³² 𝐂𝐡𝐚𝐦𝐩𝐚𝐠𝐧𝐞

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—Hana, quelle belle surprise ! S'exclama la mère de Kazuya lorsqu'elle ouvrit la porte

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—Hana, quelle belle surprise ! S'exclama la mère de Kazuya lorsqu'elle ouvrit la porte.

—Bonjour madame, salua poliment la jeune femme.

—Entre vite, l'invita l'adulte tout en s'effaçant de l'entrée. Je n'aimerais pas que tu tombes malade.

La brune ne se fit pas prier pour s'exécuter. À l'extérieur, il faisait en effet très froid, surtout depuis que la nuit était tombée.

—Est-ce que tu veux rester pour manger ? Demanda la matriarche avec un large sourire pendant qu'Hana retirait les innombrables couches de vêtements qui la recouvraient. J'ai fait du curry pour tout un régiment.

—C'est très gentil de votre part, mais je suis déjà attendue pour ce soir, déclina la brune tout en lui retournant un sourire.

Ce n'était pas tout à fait vrai puisqu'elle évitait sa grand-mère depuis leur dispute, mais la jeune femme ne voulait pas imposer sa présence aux Shirai. Sans compter le fait que si sa conversation avec son ami d'enfance se passait mal, Hana n'osait pas imaginer l'ambiance que cela mettrait durant le repas.

—Pas de soucis je comprends, rétorqua la dame pas le moins du monde vexée. En plus, j'imagine que tu ne peux pas manger n'importe quoi en ce moment. J'ai croisé ta grand-mère il y a quelques semaines, elle m'a dit que tu reprenais bientôt la compétition. Félicitations !

—Merci, se força à dire la patineuse d'une manière sincère.

—Kazuya est dans sa chambre, informa l'adulte alors qu'elles quittaient le vestibule. Je te laisse y aller, il faut à tout prix que je retourne aux fourneaux pour éviter une catastrophe.

—Ne vous en faites pas, je connais le chemin, plaisanta Hana tout en se dirigeant vers le couloir menant aux chambres.

—Par contre, je te préviens, mais Kazuya s'est blessé à l'entrainement aujourd'hui, il est pas très communicatif.

La jeune femme fit semblant d'être étonnée pour masquer son léger malaise. Heureusement, la matriarche ne parut pas faire la différence et Hana put filer sans plus de cérémonie. Contrairement à sa demeure, celle des Shirai était l'archétype parfait de la maison traditionnelle japonaise. Il n'y avait pas d'étages, mais pour compenser, un nombre infini de couloirs s'étendaient de tous les côtés, donnant presque l'impression de se trouver dans un labyrinthe. Heureusement pour elle, la brune connaissait les lieux comme sa poche. Elle se retrouva – trop vite à son goût - face à la porte qui la séparait de son meilleur ami d'enfance.

Hana inspira grandement et toqua avant que l'envie de prendre ses jambes à son cou ne la prenne. Un « oui ? » résonna de l'autre côté et la jeune femme fit coulisser lentement la porte.

—Hey, souffla-t-elle tout en refermant derrière elle.

—Ah, c'est toi.

Assis à sa table de bureau et ses lunettes de lecture sur le nez, le jeune homme était plongé dans ses devoirs. Un large pansement recouvrait le haut de son sourcil gauche et un hématome tachait le côté de sa mâchoire. Lui non plus, on ne l'avait pas raté. Hana dû se faire violence pour ne pas dévisager ses blessures avec trop d'insistance.

—Je voulais te parler, annonça doucement la jeune femme tout en allant timidement s'installer sur son canapé.

Kazuya ne répliqua rien. Hana inspira longuement avant de poursuivre, d'une traite.

—L'autre jour, quand je suis venue chez toi sans explications, c'est entre autres parce que ma grand-mère a découvert la même chose que toi. Enfaite, pour être exact, elle a aussi appris que j'avais séché quelques cours, mais ce qui l'a le plus énervée, c'est définitivement pour lui et moi. Sans chercher à en savoir plus, elle s'est mise à l'insulter.

Même si elle ne le lui avait pas dit plus tôt, le jeune homme se doutait déjà que la raison pour laquelle il l'avait hébergée, ce soir-là, avait un lien étroit avec une dispute au sein de la famille Hoshino. Il ignorait cependant la nature de leur conflit, et poli comme il était, Kazuya n'avait pas cherché à creuser.

—Je lui ai tenu tête, prononça la jeune femme d'un ton qui montrait qu'elle n'arrivait toujours pas à y croire. C'était plus fort que moi. Je n'ai pas supporté qu'elle parle mal de lui après tout ce qu'il a fait pour moi, et je lui ai tout balancé à la figure. Je sais que tu ne l'apprécies pas non plus, et que quoi que je dise, je ne pourrai pas te faire changer d'avis. Mais je te jure...

Le furtif sourire qui naquit sur les lèvres de son amie n'échappa pas à Kazuya. Il était si rare de la voir sourire qu'un tel détail était loin d'être anodin.

—...Je te jure qu'avec moi, il est différent. Vraiment.

La patineuse avait baissé ses yeux sur ses mains, incapable de soutenir le regard de son ami d'enfance. Depuis tout à l'heure, ses doigts faisaient nerveusement tournoyer la bague en argent qui ornait son pouce. Lorsqu'elle s'en rendit compte, son geste se figea.

—Je tenais à m'excuser de t'avoir menti. Je ne t'avais rien dit parce que je ne voulais pas t'inquiéter, et je me rends maintenant compte que c'était vraiment stupide de ma part. En aucun cas je ne voulais te blesser ou trahir ta confiance. S'il te plait, murmura-t-elle d'une petite voix. Pardonne-moi.

Hana déglutit difficilement et redirigea ses prunelles vers Kazuya, en attente de son verdict. Son cœur tambourinait à mille à l'heure. Et après ce qui lui parut une éternité, le jeune homme montra enfin une réaction. Il avait soupiré, puis s'était frotté l'arrière de la nuque, avant d'enfin lui répondre.

—Tu n'as rien à te faire pardonner puisque je ne suis pas fâché contre toi, répliqua Kazuya d'une voix douce.

Perplexe, l'étudiante mit quelques secondes à comprendre les mots de son ami. Et lorsqu'ils prirent tout leur sens, le soulagement détendit chaque parcelle de son corps et Hana put de nouveau respirer librement. Elle se releva pour aller serrer Kazuya dans ses bras. Il lui rendit son étreinte sans la moindre hésitation.

—J'aurais juste préféré que tu m'en parles plutôt que de l'apprendre de sa bouche, ajouta-t-il en grimaçant face au picotement de son arcade sourcilière.

—J'aurais dû le faire, confirma Hana en s'éloignant pour observer les dégâts sur son visage. On aurait pu t'éviter...ça.

—Mmh pas sûr, confessa Kazuya d'un ton qui trahissait sa honte. J'crois qu'on aurait quand même fini par se trapper dessus à un moment ou un autre.

—Je pensais vraiment jamais t'entendre dire ça, avoua la jeune femme sans cacher sa surprise. C'est dommage que vous soyez partis du mauvais pied tous les deux.

Kazuya grimaça, peu convaincu par ses dires.

—Si tu me demandes mon avis, personnellement, je trouve ça dommage que tu perdes ton temps avec un gars comme lui. Mais si tu penses qu'il en vaut la peine...je fais confiance à ton jugement. T'es assez grande pour faire tes propres choix.

Quand bien même Kazuya désapprouvait le comportement d'Akaashi, il n'avait ni le droit ni l'envie de se mêler de la vie sentimentale de son amie. Tant qu'elle ne semblait pas malheureuse, c'était tout ce qui lui importait. Il n'avait pas grand-chose à faire de ses fréquentations.

—Merci, Kazuya.

Le jeune homme répondit au léger sourire qu'elle lui offrit, lui aussi soulagé qu'ils aient mis les choses à plat. Désormais, ils pouvaient tous deux repartir sur de bonnes bases, sans cachoteries.

—Bon et bien, je vais y aller, annonça Hana. Je n'aimerais pas que la vieille me tombe encore dessus, grommela-t-elle d'un ton cynique.

Kazuya pouffa, mais il se retint de tout commentaire.

—Je te raccompagne ? Proposa-t-il tout en se relevant de sa chaise.

—Pas la peine, rétorqua doucement la jeune femme. On mange ensemble, demain ?

Face à la proposition, le garçon acquiesça positivement. Comme à leur habitude, il embrassa tendrement la joue de son amie avant que cette dernière ne disparaisse, définitivement, de son champ de vision.

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⏰ Dernière mise à jour : 2 days ago ⏰

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