¹² 𝐂𝐨𝐠𝐧𝐚𝐜

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Sortir en douce n'avait rien d'un problème pour Keisuke Akaashi

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Sortir en douce n'avait rien d'un problème pour Keisuke Akaashi. C'est donc, et comme à chaque fois, par la porte d'entrée principale qu'il s'éclipsa.

Il s'en fichait bien de croiser le personnel de la maisonnée à des heures aussi peu conventionnelles. Ces derniers ne le retenaient pas. Ils ne pouvaient rien faire de plus que de rapporter son absence à ses parents, chose qu'ils se gardaient généralement de faire à cause des tensions que cela générait dans la famille. Ils savaient à quel point Ichiro Akaashi se montrait dur envers son fils, et s'ils pouvaient lui éviter des brimades supplémentaires, ils n'avaient rien à y perdre.

Enfin, il y avait bien le jardinier qui ne se privait jamais de le dénoncer, mais ça, c'était une autre histoire. Tout ça parce qu'il avait eu le malheur de cacher quelques mégots dans ses géraniums...

Dehors, la pénombre régnait en maître et les lampadaires projetaient déjà leur halo de lumière sur les rues piétonnes. Skate en main, et une cigarette allumée entre les doigts, Keisuke profitait de chaque instant que ce début de soirée paisible avait à lui offrir. Il appréciait grandement la tranquillité de la nuit. Par ailleurs, cela lui arrivait souvent de s'improviser des balades nocturnes simplement pour profiter de ce calme, lorsqu'il n'y avait pas âme qui vive dans les environs et que seul le bourdonnement lointain d'un moteur perturbait le silence.

C'était apaisant.

Une légère brise glissa dans la nuque de Keisuke alors qu'il roulait tranquillement dans la pénombre. Au-dessus de sa tête, le temps se gâtait. De gros nuages printaniers commençaient à se former, et le garçon se demanda brièvement s'il se prendrait le déluge en rentrant. Probablement que oui.

Il espérait que non.

Au bout d'un certain temps, le jeune homme quitta la route principale et bifurqua dans l'une des ruelles transversales. Il traversa ces ruelles qu'il connaissait par cœur à force de les fréquenter jusqu'à atteindre la droguerie où il avait pris l'habitude d'acheter ses blondes préférées. Il y a un peu moins de trois ans, Keisuke s'était pointé dans ce magasin avec une fausse pièce d'identité. Le vendeur, un garçon de quelques années son ainé, avait paru sceptique, mais il n'avait pas cherché à creuser plus loin. Et à force de voir débarquer le jeune homme dans le petit tabac, le commerçant avait fini par cesser de lui demander sa carte pour attester de son âge, chose qui avait bien arrangé Keisuke ; À l'époque, sa mère lui avait confisqué sa fausse pièce d'identification.

Maintenant, les deux hommes s'entendaient plutôt bien. Surtout depuis que, de temps à autre, l'ainé avait quelques boulettes d'herbe ou cachets à lui revendre. Mais ça, c'était une autre affaire.

—Salut, lâcha Keisuke en poussant la porte de la droguerie, son skate calé sous le bras.

Le garçon plissa les yeux face à l'agression que ces derniers subissaient, habitués à l'obscurité. Il mit quelques instants à s'accoutumer à l'éclairage, instants qui permirent à l'employé, Tokumo Arai, de relever la tête de son portable. Un large sourire prit place sur ses lèvres décorées d'un anneau argenté.

Âmes en peineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant