🌻 Chapitre 6- Fièvre contagieuse

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Pendant que ma tante se dirige vers l'étage, je rejoins Taylor dans le salon, suivie de Pégase. On peut y sentir une délicieuse odeur de poulet rôti, et j'en ai tout de suite l'eau à la bouche.

-Mmmh... ça sent super bon, je murmure en en respirant la senteur. Et ça donne faim.

-Pas étonnant lorsqu'on ne mange que des chips, fait Taylor, toujours sur le canapé avec cette fois-ci un PC sur ses genoux.

Je me demande vraiment ce qu'elle peut faire de ses journées... Pour commencer, je la trouve en train de lire, ensuite au téléphone avec un «ami», et maintenant sur son ordi en train de faire je ne sais quoi. Et tout ça, toujours postée au même endroit depuis que je suis arrivée.

-Et sinon Taylor, ta mère vient de rentrer, et elle est partie se changer.

-Ah, d'accord, répond-elle. Viens un peu. Je vais te montrer un truc.

Je m'assieds donc à côté d'elle, toujours en tailleur sur le canapé en posant Pégase entre mes jambes. Taylor, elle, roule des yeux. Elle a sûrement compris que je ne fais rien comme les autres.

Je me penche par-dessus son épaule pour mieux voir son écran et telle n'est pas ma surprise lorsque j'y vois une photo avec... ma mère! Si, c'est vraiment ma mère, avec ce chignon qu'elle aimait porter à chaque fois. Et ce sourire, ce sourire si doux dont elle ne pouvait jamais se séparer. Et ces grands yeux noirs, si vifs, si gracieux... et elle paraît plus jeune en plus. Il y a quelqu'un d'autre qui se tient à côté d'elle. C'est une femme, qui paraît légèrement plus âgée que ma mère mais qui lui ressemble énormément. Même sourire, même chignon... Leurs yeux sont différents, par contre. Cette dame les a plus perçants, plus distants. Malgré cette différence, je la reconnais sans peine.

-La dame à côté de ma mère, c'est la tienne, n'est-ce-pas? je demande.

-Oui, d'après ce que m'a dit ma mère, la photo a été prise quand ta mère avait fini le lycée.

-Elles avaient l'air de bien s'entendre, en tout cas. Je me demande pourquoi ma mère ne m'a jamais dit qu'elle avait une sœur...

-Pareil pour moi. Ça fait seulement quelques jours que je sais que ma mère avait une plus jeune sœur. Et que j'ai une cousine.

Je soupire tandis que la même question tourne dans ma tête: pourquoi ma mère ne m'a-t-elle jamais dit qu'elle avait une sœur? Et d'ailleurs, pourquoi ne m'a-t-elle jamais parlé de sa famille? A chaque fois que je lui posais la question, elle me répondait toujours par :«Je te le raconterai peut-être un jour, ma chérie. Mais tu verras, c'est assez compliqué.». Le temps passait, je lui posais occasionnellement cette question, et la réponse était la même. C'est assez étrange, puisque je connais les frères et sœurs de mon père et pratiquement tous mes cousins. Je les connaissais déjà avant la mort de mon père. Tout cela fait que je suis plus proche du côté paternel que du côté maternel.

-Faudrait que je te présente mes cousins du côté de mon père. Ils sont grave sympas, je dis à Taylor en même temps que je passe ma main sur la tête de Pégase.

-Sérieux?, fait-elle, intriguée. T'en as combien, à peu près?

Je glousse.

-Comment te dire que j'en ai plein! On est, genre, une vingtaine en tout! A nous tous, on peut faire une mini-colonie de vacances. A chaque fois qu'on se voit, on se balade dans la rue, on va au parc... Bref, c'est cool!

Taylor hoche la tête.

-T'as de la chance, quand même. T'as de supers amis, une super famille... moi, je n'ai pas de cousins du côté paternel, si tu veux savoir.

C'est à ce moment que tante Rosa entre dans la pièce. Elle a enlevé ses bijoux et gardé sa robe rouge. Elle nous apostrophe:

-Vous n'êtes toujours pas à table, les filles? Vous avez vu quelle heure il est? Taylor, éteins-moi cet ordi tout de suite et Joyce, enlève-moi tes pieds du canapé. C'est quoi ces manières? Tu t'es crue pour une non-civilisée ou quoi?

Wow wow wow. C'est quoi, cette entrée? On a le droit de passer du temps entre cousines, non? On a kidnappé le Président de la République, ou c'est quoi, le problème?

Cette dernière phrase me pique au vif et je rétorque un rien effrontée:

-Pour commencer, non, nous ne sommes toujours pas à table, puisque nous sommes assises sur le canapé. Ensuite, nous avons bien vu quelle heure il est. Neuf heures moins vingt, si je ne m'abuse. Et pour finir, le fait de s'asseoir en tailleur sur le canapé n'est pas le signe d'un manque de civilisation, mais plutôt la preuve que je commence à m'habituer à mon nouvel environnement.

Avant que ma tante n'ait le temps de répondre, Joseph pénètre dans la pièce et annonce:

-Excusez-moi de vous déranger, mais la table est mise et le repas servi.

Il semble comprendre alors que la température du salon a monté d'environ dix degrés, techniquement parlant. Le visage de Rosa s'est fortement renfrogné et a serré sa mâchoire. Bien que Taylor ait gardé le silence, elle a l'air tout aussi énervée que moi de m'être fait interpellée de la sorte. Pégase aussi a l'air d'être atteint de cette fièvre coléreuse, car il grogne. C'est comme si notre comportement l'influençait.

-Merci Joseph, finit par répondre ma tante avec aigreur. On arrive. De toute manière, la nourriture ne va pas s'envoler.

Le majordome dispose. Rosa me lance un regard furibond.

-Fais attention à ta façon de parler, jeune fille. Ça pourrait te causer des problèmes.

Et elle se dirige vers la salle à manger qui se trouve à côté du salon. Taylor, après avoir posé son PC, la suivit. Je fais de même, avec Pégase sur mes talons. Ma cousine se penche vers moi pour murmurer:

-T'as vraiment un sacré culot toi, tu sais? Et ça me plaît bien.





Bon... première fois que la nouvelle "famille" de Joyce est au complet (oui, j'ai aussi compté le chien), et on dirait bien qu'il y a des étincelles, ce soir. Il n'y a que ce brave Joseph qui a l'air plus pacifiste.

A présent, comment va se passer le dîner dans cette ambiance si joyeuse?...

La suite... au prochain chapitre ^^

𝐉𝐎𝐘𝐂𝐄 𝐌𝐀𝐑𝐓𝐈𝐍𝐄𝐙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant