𝐉𝐎𝐘𝐂𝐄 𝐌𝐀𝐑𝐓𝐈𝐍𝐄𝐙

🌻 Chapitre 25- Leçon de piano improvisée

Dans une tentative assez dérisoire de me changer les idées, je suis partie dans la salle de musique pour essayer de m'occuper.

Et à croire que la météo s'accorde avec mon humeur du moment, il n'a pas arrêté de pleuvoir depuis ce matin.

Alors, pour tromper mon ennui, j'ai essayé de jouer You Say de Lauren Daigle au piano grâce à un tuto sur Youtube, en arrivant à des résultats plus ou moins convaincants. Disons que je maîtrise à présent les notes à effectuer avec la main gauche et que je galère encore avec celles de la main droite.

Je pousse un long soupir. Même lorsque j'ai l'impression d'avoir le moral au plus bas, je ne peux pas m'empêcher d'essayer de m'occuper par tous les moyens, c'est plus fort que moi. C'est à ce moment-là que j'entends des bruits de pas, mais pas n'importe lesquels.

Il s'agit de Pégase, lequel tient une balle en mousse entre ses crocs. Une fois en face de moi, mon labrador préféré s'assied tout en remuant la queue.

Je lève un sourcil.

-Comment tu m'as retrouvée, toi?

Bien évidemment, il ne me répond pas. Mais il faut dire que mon coup de blues ne m'a pas permis de profiter à fond de Pégase. Lorsqu'il venait vers moi en couinant pour que je joue avec lui, je soupirais avant de lui dire d'un ton fatigué:

-Pas maintenant, Pégase. J'ai pas envie de jouer.

Visiblement, il a l'air de considérer qu'un refus n'est plus admissible, malgré les fois où je l'ai envoyé bouler. Dans le genre têtu, mon cher animal canin est un champion. Je secoue la tête avec un petit sourire.

-T'es un vrai coriace, toi, hein?

Il remue la queue de plus belle. Je soupire de nouveau.

-J'te cache pas que c'est dur pour moi, en ce moment. Mais bon, pour le meilleur ou pour le pire, la vie continue...

Je me passe une main derrière la nuque.

-Je sais même pas pourquoi je te dis ça. Peut-être bien que je suis pas faite pour vivre solo...

J'entends alors des bruits de talons aiguilles s'approcher de plus en plus de la salle de musique. Lorsque je vois qu'il s'agit de ma tante Rosa, je ne peux pas m'empêcher de lever les sourcils de façon incrédule.

-Oh... salut, tante Rosa.

Après la tempête émotionnelle que j'ai vécu dernièrement, le fait de voir ma tante habituellement absente ne m'étonne pas plus que ça.

Quoi qu'il en soit, Rosa se saisit du tabouret en face de la batterie pour le mettre à côté de moi. Une fois assise, elle me dit:

-Taylor m'a dit que je te trouverais ici.

Ma tante aurait cherché à me voir personnellement? Alors ça pour une surprise...

-Pourquoi? Tu voulais me voir?, je demande alors.

Elle se pince alors les lèvres, comme si elle cherchait les bons mots.

-Tu n'as pas l'air bien, apparemment.

-Nan, ça se voit tant que ça?

C'est fou, ça. J'ai beau essayé, je ne peux pas m'empêcher de faire du sarcasme. Comme on dit: chassez le naturel, il revient au galop. Malgré ça, Rosa ne perd pas patience.

-Taylor m'a dit que tu savais pour... Letitia. Et que depuis, tu ne te sens pas bien, et que ni ta cousine ni Joseph ne savent quoi faire.

Repenser à tout ça ne fait qu'alourdir mon cœur, et je sens mon moral chuter davantage.