🌻 Chapitre 9- Lecture au soleil

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Je me réveille en même temps que l'aube, c'est-à-dire à six heures et demie du matin. Oui, encore une manie étrange de ma part, car quel genre d'individu est assez tordu pour se réveiller aussi tôt pendant les grandes vacances?

Mais le fait est que j'ai toujours été comme ça. C'est comme si j'avais un réveil automatique dans ma tête me donnant l'ordre de me réveiller toujours tôt. Oui, plus matinale que moi, il n'y a pas. Et ce matelas qui est dur! Je vais bien finir par m'y habituer, un de ces jours...

En descendant de mon lit, je suis prise d'une envie irrésistible de prendre un bain pour bien commencer la journée. Et comme cette maison contient plusieurs jacuzzis, je ne vais certainement pas me priver de ce plaisir!

Quelques minutes plus tard, je me retrouve effectivement dans un jacuzzi, l'eau tiède arrivant jusqu'au menton, avec évidemment beaucoup de bulles. C'est tellement relaxant et reposant que j'en ai fermé les yeux. Certaines personnes préfèrent prendre un bain après une dure journée de travail, d'autres choisissent de le faire le matin. Eh bien, je fais clairement partie de ces personnes-là.

-Purée, ce que ça fait du bien..., je murmure. Je pourrais y rester toute ma vie, si je le voulais.

Au lieu de ça, j'y suis restée quarante minutes. C'est peu comparé à une vie, mais j'ai les doigts tellement fripés qu'ils ressemblent à des pruneaux. Je sors donc du bain puis m'apprête physiquement afin de faire face à une autre journée dans le Wisconsin, à quelques heures d'avion du Minnesota.

Pour aujourd'hui, j'ai choisi de mettre un chemisier jaune à manche courte que j'ai fait rentrer dans une mini-jupe noire. Quant à mes cheveux, ils ne changeront pas de position. Toujours en mode afro, comme je les aime, avec bien sûr mon serre-tête jaune. Comment s'habiller élégamment en été? Appelez Joyce Martinez!

Il est huit heures passées lorsque je sors de la salle de bain et je m'étonne qu'il n'y ait encore personne à l'horizon. J'espérais au moins voir ma tante, ma cousine ou encore Joseph, mais peut-être qu'ils sont dans le salon... Avant de redescendre, je retourne dans ma chambre pour consulter mon téléphone parce que je me souviens qu'avant de l'éteindre, Sonia m'a envoyé un message d'une intensité spectaculaire me disant de ne plus l'appeler Raiponce en m'appelant au passage par mon deuxième prénom, ce que je déteste. Mais bon, je pense que je l'ai cherchée parce que je l'ai appelée Raiponce la première et pour se venger, elle a décidé de m'appeler Miranda. Comme Thiago. Ces deux-là m'épuisent concrètement, mais ce n'est pas grave, c'est comme ça que je les aime.

Lorsque j'allume mon téléphone, je vois une multitude de messages s'afficher. Ils viennent majoritairement de mes cousins, oncles et tantes du côté de mon père, mais aussi de quelques amis avec qui je me suis liée au Minnesota. Tous me demandent si je vais bien, si le voyage s'est bien passé et si mon installation s'est bien déroulée. Ces flots d'affection me font chaud au cœur et je réponds à ces messages en disant entre-autre que je vais aussi bien que quelqu'un qui vient de passer quarante minutes dans un jacuzzi, que le voyage s'est passé comme sur un petit nuage (au sens propre comme au sens figuré) et que mon installation s'est si bien déroulée que j'ai l'impression d'être traitée comme la nièce d'une actrice célèbre. C'est ce qui s'appelle être excessivement ironique. Je réponds aussi à Sonia en lui envoyant un smiley qui tire la langue. Juste pour me moquer d'elle.

Après quoi, comme je suis relativement en avance, je décide d'aller à la salle de bibliothèque qui se trouve en face de ma chambre. Il fait plutôt sombre, mais heureusement qu'une grande fenêtre fait passer la lumière. Une chose est en tout cas certaine, c'est que la salle est grande (comme à peu près tout dans cette maison). On peut voir une multitude de livres posés sur de nombreuses étagères. Je choisis donc un roman au hasard.

Non, pas vraiment au hasard. Je l'ai pris parce que la couverture est en jaune flashy, et que ça tape à l'œil. Et oui, j'ai un sérieux problème avec la couleur jaune... Une fois cela fait, je descends dans le jardin, puis me dirige derrière la maison et m'allonge à plat ventre sur l'herbe pour pouvoir lire à mon aise.

Au fur et à mesure que ma lecture avance, je sens le soleil commencer à me chauffer la peau. C'est, je dois dire, une sensation agréable. D'autant plus que ce bouquin est fichtrement intéressant, bon sang! Je sais que j'ai un langage de paysanne mal élevée, mais c'est la vérité. C'est tellement absorbant! Chaque fin de chapitre donne envie de commencer le prochain. Et puis c'est tellement bien écrit! Franchement, l'auteur fait vivre son lecteur dans son propre univers haut en couleur et en paillettes.

Et en parlant de paillettes, l'histoire se passe à la cour de France au XVIIème siècle. Une jeune fille, Adèle Ribaucourt, fille de boulangers, apprend qu'elle est d'origine noble et que ses parents sont courtisans à Versailles. Son père, le duc Jean-Alexandre de Fourbon-Malrose, est très apprécié par le roi Louis XIV tandis que sa mère, la duchesse Marie-Elisabeth, est une dame d'honneur de la reine Marie-Thérèse d'Autriche. C'est dans cet univers plein de faste qu'Adèle- de son vrai nom Adélaïde- va apprendre à renouer avec ses vrais parents. Et je ne le dirai jamais assez, mais c'est super intéressant bon sang de bonsoir! Je viens déjà de lire une soixantaine de pages en une dizaine de minutes. Une dizaine de minutes! Et c'est justement au bout d'une dizaine de minutes que j'entends la voix de Taylor m'appeler depuis le seuil de la porte d'entrée.

-Joyce! Tu viens? C'est l'heure du petit dej'!

J'ai beau avoir envie de manger, il est hors de question que je referme mon livre sans avoir mis un marque-page. («Mon» livre, comme si je venais d'en faire l'acquisition.)

Je regarde rapidement autour de moi et je vois des petites fleurs jaunes plantées à quelques mètres de là où je me suis allongée. J'en cueille donc une et la place à la page à laquelle je me suis arrêtée. Je trouve ça charmant, le fait de voir dépasser cette petite fleur du livre. Je contemple mon œuvre d'art. J'en profite aussi pour en cueillir une deuxième pour la placer cette fois-ci derrière mon oreille droite lorsque Taylor m'appelle de nouveau.

-Joyce! Les œufs vont refroidir!

Je me dépêche donc de rejoindre ma cousine et, avant de la saluer, je chuchote au livre, comme s'il pouvait m'entendre:

-On se revoit tout à l'heure, Adèle. Désolée, mais l'appel du petit déj' a été plus fort.

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre? Et surtout, est-ce que vous partagez le point de vue de Joyce concernant le fait de lire des histoires particulièrement prenantes?

Nous la voyons encore une fois s'approprier son nouvel environnement, dans un élément qui lui est propre, avec le Soleil qui brille et le motif de la fleur jaune. Cette couleur est d'ailleurs assez présente dans l'histoire...

En tout cas, Joyce semble être bien partie pour passer la journée avec sa cousine. On va voir ce que la suite leur réserve ;)

Je vous souhaite d'ici là une bonne journée/ soirée! ^^

𝐉𝐎𝐘𝐂𝐄 𝐌𝐀𝐑𝐓𝐈𝐍𝐄𝐙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant