🌻 Chapitre 7- Une cuisine digne d'un restaurant

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Une fois à table, tout le monde reste silencieux. Quand je dis «tout le monde», je parle de ma tante Rosa, Taylor et moi.

Je suis assise à l'extrémité de la table, ma tante à ma gauche et ma cousine à ma droite. Quant à Pégase, il est couché à côté de mes pieds. Depuis la «dispute» de tout à l'heure, le labrador a l'air plus calme que d'habitude. Dans la salle à manger, on n'entend que le bruit des couverts. Rosa et Taylor sont toutes deux penchées au-dessus de leurs assiettes en train de déguster leurs haricots verts, leurs pommes de terre et leur poulet rôti. Repas assez basique pour ce soir, mais qui n'en reste pas moins succulent pour autant. Le seul truc qui me dérange, c'est qu'il règne un silence de mort dans la salle. C'est assez angoissant, curieusement. L'unique chose qui me vient en tête pour lancer un sujet de discussion est une blague. Le seul problème, c'est qu'il s'agit d'une blague de Thiago. Et Thiago fait les pires blagues de l'Univers.

Ce sont des blagues du style:

C'est l'histoire d'un monstre qui avait trois yeux et qui s'adresse à un jeune garçon. Il lui dit «Toi mon p'tit gars, je t'ai à l'œil!»

Il n'y a pas à dire, mais les blagues made in Thiago sont vraiment les pires qui soient.

Vient ensuite le dessert, c'est-à-dire un grand panier avec plusieurs fruits. Je choisis de prendre une pêche bien mûre tandis que Taylor prend une grappe de raisin et Rosa opte pour une poire bien juteuse. Pendant que je déguste mon fruit, je réfléchis à un sujet de discussion sur lequel nous pouvons échanger, toutes les trois. Car il faut bien dire que je déteste être dans un endroit où il y a des personnes, mais où personne ne discute. J'aime qu'il y ait du bruit, et je suis en quelque sorte allergique au silence. Finalement, je dis la première chose qui me passe par la tête:

-Dîtes-moi, vos repas de famille sont aussi silencieux que ça, d'habitude? Ou c'est parce que je suis là?

Je reçois pour réponse deux paires d'yeux qui me fixent d'un regard de reproche. Mais c'est qu'on ne peut plus parler en toute liberté, apparemment...

-D'accord... On n'a qu'à dire que vous étiez tellement absorbées par votre nourriture que vous préfériez apprécier tranquillement votre repas.

J'ai toutefois l'impression de m'enfoncer encore plus. Mais n'empêche, c'est mieux que de ne rien dire du tout. C'est en tout cas mon point de vue. Taylor a l'extrême gentillesse de me répondre:

-Ce n'est pas à cause du repas qu'on ne parle pas, Joyce. Enfin, je parle surtout pour moi, parce que maman...

Elle n'a pas le temps d'achever sa phrase car Rosa la fixe avec un air sévère.

-Fais très attention à ce que tu vas dire, Taylor Jones. Tu sais bien que je déteste quand on parle de moi sur ce ton.

-Et c'est toi qui va m'en empêcher, peut-être? Et devant notre invitée?

-Laisse-la en dehors de ça, tu m'entends?, fait-elle sur un ton menaçant.

Je décide d'intervenir:

-Euh, dîtes! L'invitée en question entend tout ce que vous racontez. Alors si vous pouviez vous disputez en dehors du repas, ça l'arrangerait beaucoup.

Elles me toisent avec un regard plein de réprobation. C'est quoi, le problème? Si vous avez une affaire personnelle entre vous, ça ne regarde que vous, non? N'en parlez pas à table alors qu'il y a des oreilles innocentes susceptibles de vous entendre!

Rosa est la première à répondre:

-Reste en dehors de ça, Joyce! Je te rappelle que tu as quelque peu dépassé les limites de la bienséance, tout à l'heure. Alors je me tiendrais tranquille si j'étais toi.

𝐉𝐎𝐘𝐂𝐄 𝐌𝐀𝐑𝐓𝐈𝐍𝐄𝐙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant