Incompréhension

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Je ne me suis pas pris la tête, j'ai pris toutes mes affaires. Je ne sais pas combien de temps je vais rester chez lui, donc autant avoir le nécessaire à portée de main. Yoshio m'aide à monter mes affaires dans ma chambre. J'ouvre ma grande valise et sors le nécessaire pour me doucher.
La grande douche italienne m'attire comme un aimant. Je me déshabille, laissant traîner sur mon passage mes vieux habits de sport, puis me glisse sous l'eau bouillante. Je fais abstraction de la gêne que me procure l'eau sur ma blessure, mais ça en valait la peine.

Je reste quelques minutes assise au pied de mon lit, la tête entre mes mains, à réfléchir. Je dois rester près de lui, si je veux mettre fin à tout ce manège, je n'ai pas le choix. Mais quelle est la limite à ne pas dépasser ? Nous avons couché ensemble. Est-ce pour la mission ? Ce serait mentir de dire oui. Putain.
Il m'attire comme un putain d'aimant. Mais je dois le tuer. Malgré l'attirance physique, je n'ai pas le choix. Il faut que je mette une distance émotionnel pour réussir.

On frappe à la porte, c'est Yoshio qui me dit de descendre. Je le suis dans le salon sans savoir pourquoi.
Satoshi adossé contre son bureau face à ses conseillers, son bras droit et les Shatei-gashira, ceux qui servent d'intermédiaires entre l'Oyabun et les autres Yakuza du rang inférieur. Je m'incline tout en restant en retrait dans un coin du bureau. Satoshi me regarde, un peu trop longtemps, ce qui pousse certains à se retourner. Je ne romps pas notre contact, mon cœur palpite quand je vois qu'il ne baisse toujours pas le sien, mais Hiroshi prend la parole, le forçant à couper le lien.

- Les hommes qui vous ont attaqué l’autre soir sont des mercenaires qui peuvent travailler pour n’importe qui, ce qui rend la tâche difficile, dit Hiroshi, son bras droit. Nous continuons nos recherches, dit-il en s’inclinant.

Satoshi se contente d'opiner, le regard plein de réflexion. Il sort de sa poche son paquet de cigarettes puis le fait tourner entre son index et son majeur avant de le porter au bord de ses lèvres et de l'allumer.

- Pour la soirée qui aura lieu dans deux semaines, je veux que tout soit parfait. Vous êtes des invités, mais ne baissez pas votre garde. Vos femmes sont bien sûr invitées à la soirée. Je veux que vous soyez irréprochables. Je joue très gros. Il y a de gros poissons. Si je veux que ce contrat se passe bien, je ne veux rien laisser au hasard.
Son ton était ferme, menaçant. Ils connaissent tous la sentence si un déshonneur venait à arriver.

- Tout le monde sur le qui-vive, vous savez tous ce que vous avez à faire.

Tous acquiescèrent, attendant la suite. Son bureau avait assez de place pour accueillir les vingt hommes ici présents.

- Allons manger, dit-il en souriant légèrement.

L'ambiance s'allège après cette annonce et c'est sous des brouhahas que les soldats sortent. Yoshio hésitait entre des sushis ou du bœuf pour finalement me dire qu'il prendrait les deux. Je ris de son indécision légendaire quand une voix me bloque, effaçant mon sourire.

- Sakura, reste ici.

Yoshio incline la tête puis me fait un clin d'œil avant de fermer la porte derrière lui. J'inspire un coup, puis me retourne pour faire face à Satoshi, adossé une fois encore à son bureau, les bras croisés sur le torse.

-Je veux que tu t'occupes d'organiser la soirée. Je veux que tout soit parfait. Tu comprends ?

Le ton menaçant. Le visage fermé, il ne laissait rien transparaître.
Pourquoi me donner cette tâche ? À quoi joue-t-il ?
Le Parrain tire sur sa cravate, agacé. Comme si celle-ci l'étouffait.
Ça va être difficile de mener à bien ma mission s'il m'éloigne de lui de la sorte.
Je tente de comprendre ce changement dans ses yeux, mais il souffle d'agacement devant mon manque de réaction.

Hina : Vie De YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant