L'éternité dans tes bras

La crypte

Albus Dumbledore, prévenu par ses souvenirs, se tenait avec Minerva McGonagall à quelques distances du cratère qui contenait la porte temporelle. Il vit le petit groupe apparaître dans un éclair accompagné d'une légère fumée. Ils étaient bien entendu inconscients. Le Professeur de métamorphose allait se précipiter vers eux lorsqu'Albus l'arrêta en la saisissant par le bras.

— Non, Minerva ! N'approchez pas. Je ne voudrais pas que vous passiez cette porte, le risque est grand. Utilisons la magie pour les déplacer, je préfère. Ensuite, je mettrai une barrière de protection autour de cette zone. Il ne faudrait pas que d'autres élèves passent la porte temporelle par accident, tant qu'elle est ouverte.

— Vous avez raison, Albus, comme toujours. Merlin ! Comment n'y ai-je pas pensé ? s'horrifia la vieille dame.

Tous deux lancèrent des sorts de lévitations et déplacèrent les corps sur la pelouse. Ils se penchèrent ensuite sur eux.

— Enervatum ! tenta le vieux Directeur en pointant sa baguette sur Harry Potter.

Le sortilège fonctionna, et au bout d'une dizaine de secondes, le jeune Élu commença à bouger.

— Minerva, ce contresort fonctionne, nous pouvons les réveiller ainsi !

Les deux Professeurs pointèrent ainsi leurs baguettes sur les corps inconscients qui gisaient dans l'herbe gelée. Ils se levèrent les uns après les autres.

— Mes enfants, comment allez-vous ? s'inquiéta le vieux Directeur. Helena, ma puce, tu te sens bien ? Tu veux aller à l'infirmerie ? Harry ? Severus ? Hermione ?

— Tout va bien, Oncle Albus, répondit la jeune blonde en se jetant dans les bras de son tuteur, je suis juste un peu étourdie c'est tout.

—Ne restez pas là, il fait froid, recommanda Minerva. Venez, Miss Granger, Monsieur Potter.

— Severus, mon cher garçon, je suis si heureux de vous revoir en parfaite santé. Vous nous avez causé bien du souci, savez-vous ? soupira Albus en tapotant l'épaule de son Maître des Potions. Montez jusqu'à mon bureau, voulez-vous ? Minerva, vous accompagnerez ces enfants à la Tour de Gryffondor et Helena chez elle, où Dolly prendra soin d'elle. J'ai encore une petite chose à faire ici.

Le petit groupe quitta le jardin sans un mot. Resté seul, Albus reprit sa baguette et murmura quelques sorts puissants. Une onde magique se déplaça alors dans le jardin. Un bouclier invisible protégeait à présent le cratère et aucun élève ne pourrait plus le franchir par accident. Habituellement, cet endroit était rempli de massifs de fleurs et ne pouvait être traversé, mais l'ouverture de la porte avait provoqué la destruction des arbustes et la zone dévastée était devenue un raccourci tentant pour traverser les jardins. Et il était hors de question qu'un autre accident se reproduise.

Le vieil homme regarda son œuvre, satisfait, et retourna vers son bureau, secrètement ravi qu'aucun élève ne se trouvait dans le jardin à l'arrivée des voyageurs temporels, sinon il aurait encore dû faire usage du sortilège d'amnésie.

Severus attendait dans le bureau, assis comme à son habitude, dans le fauteuil des visiteurs. A peine Albus entré, le Maître des Potions lui posa la question qui le turlupinait depuis le matin.

— Albus, comment étiez-vous sûr que nous reviendrons à la bonne époque ?

— Je n'en étais pas sûr du tout, Severus. Je l'espérais, c'est tout, répondit le vieil homme en traversant la pièce d'un pas rapide et en allant s'asseoir dans son grand fauteuil.

Il fut distrait par le bruit du transplanage de Fumseck qui réintégrait son perchoir après avoir été faire un petit tour dehors.

— Donc, si je comprends bien, c'est encore une chance insolente qui nous a fait revenir ? grimaça le Professeur Rogue en se frottant le menton.