L'éternité dans tes bras

Les fiançailles

— Je ne te dérange pas, mon bébé ?

Ellie venait de franchir le portrait d'Ulric Le Follingue et d'entrer chez le Professeur Rogue. Son fils sortait tout juste de la salle de bain, une serviette autour de la taille.

— Non, Maman. Mais tu es tombée de ton lit ou quoi ? Tu as vu l'heure ? Il est à peine sept heures et on est samedi !

— Je sais, mais j'arrive pas à dormir en ce moment. Et j'ai un truc à te demander.

— Attends, je vais m'habiller. Fait pas chaud, ici.

Sevy traversa le salon de son père et se dirigea vers une petite porte entourée de rayonnages pleins de livres. Il l'ouvrit et entra dans sa chambre, laissant Ellie seule. Celle-ci prit sa baguette magique de la poche de son blouson de cuir moldu et lança un Incendio dans la cheminée pour réchauffer la pièce. Elle portait un pantalon de cuir noir très serré, des bottes à talons hauts assorties qui montaient jusqu'aux genoux et un gros pull mousseux de laine blanche, assez court, avec un gros col boule. Ses cheveux étaient attachés en une longue queue de cheval, haut perchée sur le sommet de sa tête. Elle était soigneusement maquillée et parfumée. Ses longs ongles étaient vernis de rouge et elle portait plusieurs anneaux d'or à ses poignets, ainsi que de grosses perles nacrées à ses oreilles.

Ellie retira son blouson de cuir à col de zibeline et s'approcha du feu. Elle avait toujours aimé regarder les flammes danser dans un âtre, et illuminer les murs noircis de reflets mouvants et chaleureux.

Sevy revint, comme elle était perdue dans ses pensées, se réchauffant à la douce chaleur du foyer magique.

— Whaouuu ! T'es belle en pantalon ! Papa va aimer...

Ellie se retourna et posa ses deux mains sur le dosseret du canapé.

— Sevy, faut que je te parle de ton père. Je ne sais pas s'il a osé.

— Si. Il a osé, ça lui tient trop à cœur. Enfin, disons qu'il a un peu fallu que je lui arrache les infos, mais je sais tout. Il ne bande plus. Il en est malade ! Par la barbe de Merlin ! Avant on ne pouvait pas le calmer et maintenant...

Le jeune homme passa sa main dans ses cheveux de jais encore mouillés. Il remonta légèrement les jambes de son jean délavé en tirant dessus et s'assit sur le canapé en faisant signe à sa mère de le rejoindre. Ellie contourna le vieux sofa et s'installa près de Sevy.

— J'ai trouvé ça à la bibliothèque. J'ai pensé que ça pourrait servir, si jamais... y avait un problème.

Elle lui tendit le parchemin plié en tout petit qu'elle venait de prendre de la poche de son blouson. Sans un mot, le jeune homme prit le document et l'ouvrit. Il fronça les sourcils en en prenant connaissance et se mit à rire.

— Les ingrédients sont pas mal... Sang de vierge ! Ben voyons... On va mettre une annonce dans l'école et vampiriser celles qui se présenteront, ajouta-t-il avec humour.

— Pas besoin... Y a qu'à prendre le mien, annonça Ellie d'une voix douce.

— Par Salazar ! Je... c'est vrai. J'avais oublié que... tu es ma mère, mais ici tu es plus jeune que moi et tu n'as pas encore... Ok, on prendra ton sang, il en faut que cinq gouttes, c'est pas la mer à boire.

— Tu peux faire cet onguent ? Ou si tu as prévu autre chose, je pourrais essayer, mais tu es meilleur que moi en potions de toute façon.

— Bien sûr que je peux. Tu veux l'essayer sur Papa ?

— Oui, ce soir, quand Pomfresh aura le dos tourné. Tard cette nuit, je pensais me glisser dans l'infirmerie quand elle dormirait et le rejoindre. Il sort dimanche mais j'ai pas envie de le faire attendre. Je vois bien qu'il n'en peut plus et qu'il s'angoisse. Il se renferme et devient triste. J'aime pas le voir comme ça.