L'éternité dans tes bras

Le rapt

Ellie, coincée entre les bras du Mangemort, avait tenté de se débattre, mais il était trop fort et elle cessa, lorsqu'elle perçut la pénible sensation d'arrachement qu'elle ressentait à chaque transplanage. Le souffle court, au bord de la nausée, elle fut relâchée dans une chambre à coucher magnifiquement meublée.

La tête lui tourna et elle se laissa choir sur le tapis, tentant de reprendre son souffle. La porte massive de la pièce avait claqué et Ellie vit bientôt qu'elle était seule. Se redressant en prenant appui sur les montants de bois foncé d'un immense lit à baldaquin aux tentures noires, elle regarda tout autour d'elle avec attention.

°Merlin ! Mais je suis où ? C'est quoi cette mascarade ? Des Mangemorts m'ont enlevée ! Et vu la tête de Severus, il n'était ni d'accord, ni au courant. Pourvu qu'il me retrouve ! Mais qui m'a fait ça ? °

Les murs de la pièce étaient recouverts d'un papier noir mat et sculpté qui était vraiment sinistre. Tout était noir et argent, trop froid au goût d'Ellie. Les rideaux fermés donnaient sur des volets eux aussi fermés, impossible de se situer ou d'espérer sortir par là.

° On se croirait chez les Malefoy, vu les couleurs ! Minute... Ellie, ce Mangemort qui te tenait, c'était Lucius, ma main au feu ! Tu vas passer un sale quart d'heure, ma vieille ! Ce mec te veut, tu le sais. C'est l'occasion ou jamais de voir si le sort du bouquin de Severus marche. Normalement, oui, tu as vu le halo rose sortir de la baguette. Mais te leurres pas, tu sais ce qu'il faut faire pour le tuer, lui donner du plaisir... ça veut dire que tu vas devoir faire des sacrifices. Bordel ! Ma nuit de noces, elle était pour Severus, pas pour Lucius Malefoy !

En plus, t'es même pas sûre que ce soit lui. Si c'est pas lui, t'es mal... Sinon ben, tu te débrouilles... Allez, ma vieille, courage ! Et ferme ton esprit, c'est le moment ou jamais de voir si Oncle Octavius avait raison de t'enseigner ça, et pense à Severus...°

La porte s'ouvrit doucement et, en effet, Lucius Malefoy entra et la referma derrière lui. Ellie entendit le bruit de ventouse de la seule sortie, fermée à présent par un Collaporta informulé. Feignant la surprise, Ellie commença son numéro.

— Lucius, vous ici ? Mais comment ? Qui sont ces hommes qui m'ont amenée et où suis-je ? Où est mon époux ?

Lucius s'approcha et s'inclina en prenant la main d'Ellie pour la baiser, et plongea son regard d'eau glacée dans les yeux d'améthyste de sa prisonnière.

— Vous ne craignez rien, Ellie, je voulais juste vous voir, vous... parler.

Il prit la jeune Gryffondor par la taille et approcha son visage de son cou.

— Je pense à vous depuis que je vous ai vue, je vous veux ! murmura-t-il, perdant toute contenance.

— Cher ami, vous arrivez un peu tard, je crois. Je suis mariée à Severus, maintenant. Vous... auriez dû vous déclarer... avant. Ne croyez-vous pas ? répondit-t-elle, aguichante, et légèrement encourageante. J'ignorais que je ne vous laissais pas indifférent. J'en suis très flattée, mais je ne peux vous y autoriser. Vous me comprenez, n'est-ce pas ? Ce n'est pas correct... je ne suis pas une de ces Moldues qui trompent leurs maris. Ma condition ne m'autorise nullement ce genre de débordements...

— Ellie, vous me rendez fou ! Oubliez Rogue, cet homme ne vous mérite pas !

— Lucius... est-ce vous qui avez demandé à Drago de briser mes fiançailles, par ces manœuvres honteuses qu'il a employées ? insista Ellie.

— Non, ma chère, je le lui avais interdit et je n'ai pas apprécié du tout, même si les photos étaient des plus réussies. Vous êtes très désirable, vous savez...