Le crime de Sirius

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A la fin de la semaine, Salazar et Sev' avaient mis au point le fameux sortilège pour faire rétrécir les vêtements des Maraudeurs. Depuis le coup des fringues roses, ils n'avaient rien tenté, histoire que les Maraudeurs baissent leur garde. James commençait d'ailleurs à se dire que Salazar et son abruti de Mangemort de cousin avaient fini de s'amuser et étaient passés à autre chose.

Ce n'était pas faux. Le mercredi, Severus était revenu par la porte temporelle pour passer la nuit avec sa femme. Il avait dans ses poches un cadeau pour son jeune moi-passé : des pages copiées du rarissime Codex Septimus. Sev' devint hystérique en voyant les feuillets de parchemin. La Terreur des cachots dût le menacer d'une potion calmante pour qu'il reste tranquille. Sal qui se trouvait là –puisque prévenu par Dolly– se mordit la lèvre inférieure pour ne pas hurler de rire.

— Du calme, Sev' ! Demain, on ira montrer ça à Oncle Horace, il va être fou de joie.

Sev' se mit dans un coin avec ses feuilles et refusa de prendre le thé, de parler à quiconque, en bref, il était en mode « obsession » et il fallait éviter de lui adresser la parole. Ce fut d'ailleurs un conseil donné par Severus Rogue qui se rappelait fort bien combien il aimait ces moments de folle passion pour un livre ou un parchemin, et ce que ça lui coûtait d'être dérangé.

Il est vrai que lui vivait depuis dix-huit ans dans les cachots tranquilles de Poudlard, mais qu'il avait dû pendant sept années partager un dortoir et une salle commune avec des condisciples, et que ça n'avait pas toujours été simple pour l'intimité et la concentration.

Le vendredi après-midi, Horace Slughorn rappela à Ellie, Sev' et Salazar qu'ils étaient attendus à sa petite soirée, le jour même. Le vieil homme était plus qu'enthousiaste et voulait essayer une des potions du Codex Septimus avec Sal et Sev', mais il devait commander les ingrédients car peu communs.

Le soir en revenant du Club de Slug, Sev' et Ellie trouvèrent Severus tout seul dans l'appartement. Il avait pris la porte temporelle et avait traîné dans les couloirs déserts du château.

Presque déserts...

Il était tombé sur le Préfet et la Préfète-En-Chef qui faisaient une ronde tardive.

Severus avait été très choqué de revoir Lily Evans en vie, à dix-huit ans, presque dix-sept ans après sa mort. Il n'avait pu garder son sang-froid que grâce à son expérience de Mangemort et d'espion. James Potter, agressif, s'était enquis de son identité, tandis que Lily, intriguée, avait dévisagé avec attention le visiteur.

Lorsque Severus s'était présenté comme le Professeur Prince, ami du Professeur Slughorn, James Potter avait hoché la tête, pensant qu'il était invité à la soirée du Club de Slug. Toutefois, une petite voix douce s'était fait entendre.

— Vous êtes l'Oncle de Severus ? Le père de Salazar, non ? Vous leur ressemblez tellement, c'est fou...

Severus avait avalé sa salive et hoché la tête. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas entendu sa voix, pas vu ses yeux verts, ou presque, puisque ce petit con d'Harry Potter en avait hérité. Mais il avait surtout hérité du visage et de l'esprit tordu du crétin congénital qui se trouvait présentement devant lui.

— Bonne nuit, jeunes gens. Leur avait dit froidement le monstre des cachots, en poursuivant son chemin.

Au moment où il s'éloignait à grandes enjambées Severus entendit Lily dire à James :

— C'est fou, James, cet homme a exactement la même voix que Sev'.

Severus avait poussé un soupir, et rejoint l'appartement d'Ellie. Voyant qu'il n'y avait personne, il avait appelé Dolly et réclamé une bouteille de Whisky Pur Feu.

L'éternité dans tes brasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant