Bannières de deuil à Poudlard

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Albus Dumbledore se précipita sur le corps de Sevy, que son père venait de déposer sur le vieux canapé au milieu du salon. Poppy, qui se trouvait dans la chambre du Professeur Rogue, en sortit dès qu'elle entendit le bruit des voix.

— Severus ! Que se passe-t-il ? demanda-t-elle.

Puis elle vit les larmes sur le visage du Maître des Potions et baissa les yeux sur le corps inerte et pâle de son fils.

— Merlin ! Sevy ! Que s'est-il passé ?

— Nagini... Le Seigneur des Ténèbres a jeté son serpent sur Sevy pour le tuer, car il a refusé la Marque. Il avait pourtant promis qu'il le laisserait partir, s'il battait un Mangemort en duel !

Le vieux Directeur hoqueta de surprise, mais l'infirmière les arrêta.

— Plus tard ! Portez cet enfant dans sa chambre, je l'examine tout de suite ! Il n'est pas mort, Severus, mais c'est tout juste ! déclara Poppy Pomfresh en promenant rapidement sa baguette sur le corps de Sevy. Je perçois un faible pouls ! Je dois faire vite !

Albus fut le plus rapide à réagir, et d'un mouvement aérien de sa baguette il fit léviter le corps du jeune Préfet-En-Chef pendant que Pompom ouvrait la porte de la chambre du garçon et allumait les torches magiques.

Dès que Sevy fut allongé sur son lit, Madame Pomfresh entra en mode « médicomage » comme disait souvent Albus. Baguette à la main, elle lançait des sorts de diagnostic les uns après les autres, et un parchemin se remplissait tout seul en listant les blessures du jeune Rogue.

— Le petit futé ! s'amusa-t-elle soudain.

— Vous trouvez que c'est le moment de plaisanter, Poppy ? gronda le maître des cachots, très angoissé et pâle.

— Votre fils a un bézoard dans l'estomac, Severus. Je présume qu'il l'a avalé avant de partir. C'est décidément un garçon très prévoyant !

— Il... il... a un bézoard dans l'estomac ? balbutia Severus déconcerté. Mais alors, le venin...

— Contré ! Bien évidemment ! L'analyse de sang indique aussi qu'il a ingéré dans la journée une bonne dose de Felix Felicis, et une potion de régénération sanguine.

— Oui, la potion sanguine, c'est moi tout à l'heure. J'en avais une dans ma poche, mais pour l'autre... je ne suis pas au courant, je n'en ai pas en stock.

— Il a dû la faire lui-même, constata Albus en hochant la tête. Je me doutais bien qu'il avait un plan.

Severus, les jambes soudain faibles alla s'asseoir sur la chaise devant le bureau de son fils. Il regarda l'infirmière de Poudlard déshabiller Sevy d'un coup de baguette et examiner attentivement les blessures externes du jeune Serpentard, sous l'œil intrigué d'Albus.

— Bon... c'est moins moche que je le pensais. Le serpent ne s'est pas acharné sur Sevy comme il s'était acharné sur Arthur, il y a quelques années, si vous vous en souvenez. Severus, je vais avoir besoin quand même d'une potion anti-venin pour fignoler, d'une potion de régénération sanguine, de désinfectant... Mmm... la potion violette fera l'affaire, si vous en avez, et de l'essence de Dictame serait parfaite. Ça aidera à refermer les blessures. L'avantage de Sevy, c'est que le venin n'a pas eu le temps de détruire les tissus, comme il l'avait fait à Arthur qui était resté plus longtemps sans soins. Nagini n'a pas atteint d'organes en mordant, ni d'artère. Si elle avait mordu son cou, il serait mort en moins d'une minute.

— Merci de me le rappeler, Pompom, c'est comme ça que je suis mort dans le passé de Sevy ! pesta Severus, la mine dégoûtée.

— Je suis au courant, Professeur Rogue. Votre fils a eu de la chance. Ses côtes ont protégé ses organes. Arthur avait été mordu au ventre, et il était bien plus atteint. Tout va bien aller. Allez me chercher ce que je vous ai demandé !

L'éternité dans tes brasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant