Espions en herbe

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Ellie entra dans le trou du mur, dissimulé derrière la toile d'Ulric Le Follingue, Rogue sur ses talons. D'un coup de baguette, il illumina la pièce et la jeune Gryffondor découvrit le repaire du Monstre des cachots.

Les couleurs de Serpentard étaient bien entendu dominantes. Tous les murs étaient recouverts de bibliothèques débordantes de livres. Des livres, il y en avait d'ailleurs partout, posés dans tous les coins, entassés en piles le plus souvent instables.

La pièce n'était pas particulièrement chaleureuse ; elle manquait du petit quelque chose qui faisait qu'on s'y sente bien, nota Ellie. Un gros canapé de cuir marron un peu défraichi trônait au centre de la salle, un vieux fauteuil assorti devant lui. Au milieu il y avait une petite table basse couverte de livres, de magazines sorciers et de vieux exemplaires de la Gazette. Dans un angle, on voyait une grande cheminée monumentale, idéale pour se déplacer grâce à la poudre de cheminette. Le sol de pierre était recouvert d'un vieux tapis vert et noir qui semblait encore assez moelleux sous les pieds. Des bougeoirs, un peu partout, dispensaient une lueur blafarde. Ellie s'approcha du canapé, passant près d'un gros buffet de bois noir sculpté, rempli d'ingrédients pour potions et de choses suspectes et non identifiées flottant dans de sinistres bocaux.

Elle frissonna. Le Maître des potions se méprit.

— Vous avez froid ? Il est vrai que vous n'êtes guère vêtue.

— Eh bien... J'étais couchée lorsque le Professeur McGonagall m'a fait demander. Je suis donc partie pour l'infirmerie avec ce que j'avais sur le dos ou presque. Je n'avais pas prévu de me promener dans les cachots au milieu de la nuit, vêtue de soie légère.

Elle n'avoua pas que son frisson n'avait été provoqué que par la vue de certains bocaux peu ragoûtants.

Incendio... murmura le maître des lieux, en pointant sa baguette vers l'âtre.

Un feu vif pétillait à présent dans la vaste cheminée. Ellie s'approcha du foyer.

— Attendez, je reviens, annonça le Professeur Rogue.

Ellie tourna la tête vers lui, mais il venait de disparaître dans un angle de la pièce. Elle vit une porte qu'elle n'avait pas remarquée se refermer doucement.

À peine se fut-elle tournée de nouveau vers le feu, qu'elle entendit la porte se rouvrir. Elle ne se retourna pas et sentit juste qu'on lui posait un plaid sur les épaules.

— Merci, Professeur Rogue, murmura-t-elle.

— Je vous en prie. Dumbledore me tuerait si vous attrapiez une pneumonie chez moi.

— Nous sommes en septembre, Professeur. Je ne risque pas grand-chose, il fait très beau encore.

Ellie vit le futur père de son fils sourire. Le froid Monstre des Cachots souriait ! Elle se surprit à penser que les ¾ des élèves de Poudlard ne la croiraient jamais si elle leur disait avoir vu Rogue sourire.

Il était pâle, plus que d'habitude et semblait abattu. Il s'assit sur le vieux canapé, invitant Ellie à le rejoindre. Ce fut elle qui rompit le silence venant de s'installer.

— Professeur, vous n'avez pas dîné ce soir, vous devez avoir faim. Désirez-vous quelque chose ?

— Ne vous donnez pas cette peine. Miss Saint-Clair, sauter un repas ne me tuera pas.

Ellie posa la main sur le bras du professeur qui tressaillit et le retira, comme si elle l'avait brûlé.

— Désolée, s'excusa-t-elle, je ne voulais pas...

L'éternité dans tes brasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant