CHAPITRE 4

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CLÉA

« J'en ai pas pour longtemps. Je récupère juste mon sac et on trace au pont.

Me dit Félix en toquant chez Ander. Sa mère lui ouvre, nous salue et nous fait entrer.

C'est tout petit chez lui, un peu vieillot, l'appartement est en mauvais état dans un quartier peu recommandable. J'ai cru comprendre que la mère d'Ander est tombée malade et que Ben a du prendre un boulot assez tôt pour payer ses soins médicaux.

Salut Ben. Lance Félix au grand frère qui joue à la play avec le plus petit dans le canapé.

Ander met pause et vient saluer son copain d'un baiser discret.

Salut vous deux.

Ben se lève et nous propose un verre d'eau que j'accepte volontiers. Il porte un tee shirt aujourd'hui, laissant ressortir tous ses tatouages. Rien de bien incroyable, quelques dessins par ci par là. Un serpent, sur l'avant bras, une silhouette de femme au dessus du coude, une date à l'intérieur du bras, un petit ange sur un nuage de l'autre côté et d'autre dessins que je n'arrive pas encore à distinguer.

La mère des deux bruns s'assoit difficilement sur sa chaise et Ander tend le sac à Félix.

Tiens.

Ben me tend un verre d'eau que je saisis. Nos doigts se frôlent et tout mon corps frissonne.

Je resserre fermement mes doigts sur le verre tout en sentant le regard du plus grand sur moi.

Ander tu peux m'aider à aller me coucher ? Demande sa mère.

Ce dernier l'aide à se relever et demande à Félix de venir l'aider également. Les deux garçons partent en direction du couloir, surement là où se trouvent les chambres.

Est ce qu'elle va bien ? Demandé-je inquiète en voyant la femme se poser sur les épaules de deux plus jeunes.

Ça fait quelques années qu'elle est malade maintenant. Elle se fait hospitaliser pratiquement tous les deux jours maintenant. Ben marque un arrêt et se pose sur le rebord du lavabo. D'après les médecins il ne lui reste que quelques mois. Mon coeur se sert rien qu'à cette idée. Le Brun relève son visage vers moi et plonge ses yeux orageux dans les miens. Tu as déjà perdu quelqu'un ?

Si tu savais.

Ma tête s'hoche lentement, mais sûrement.

Mon frère, et ma mère. Dis-je alors. Et... Mon beau-père aussi. Dis-je en grimaçant. Mais c'était pas quelqu'un de bien.

— Notre père s'est barré quand il a apprit pour la maladie de ma mère.

C'est moche. Dis-je en m'asseyant sur une chaise face au brun.

C'était il y a combien de temps ? Me demande t'il.

Mon frère, j'avais huit ans, et pour ma mère j'en avais dix.

— Et ton beau-père ?

— J'avais sept ans.

Comment tu as fait ? Pour t'en remettre ?

— Qui te dit que je m'en suis remise ? Balancé-je du tac au tac.

Tu vis où, du coup ?

— Mon frère et moi on vivait chez un ami, Léo. À sa mort je suis restée avec lui.

— Qu'est ce qui lui est arrivé ?

SWEET SHADOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant