CHAPITRE 8

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CLÉA

Je tourne et vire dans le canapé.

Félix est partit rejoindre Ander vers une heure du matin, alors que je m'étais complètement endormie sur lui. Mais depuis une heure, je n'arrive plus à fermer l'œil.

Pourquoi Margot m'a fait ça à moi ?

Pourquoi Élio m'a fait ça ?

Est ce que depuis tout ce temps, c'était juste une ruse pour m'humilier une fois de plus ?

« Chassez le naturel et il revient au galop. »

Est ce que son amour pour moi était réel ?

J'ai le coeur en miette, l'impression qu'un poids m'écrase depuis une éternité, l'impression d'être seule.

J'ai perdu mon copain, et ma meilleure amie en l'espace d'à peine dix minutes.

Margot est partit en emportant un bout de mon coeur avec elle.

Ma meilleure amie, depuis toujours.

Elle était là avant tout le monde. Elle était là pendant mon enfer. Elle sait tout sur tout. Elle était la soeur que je n'ai jamais eu. Et cette soeur vient de mourir à mes yeux. Jamais je ne pourrais lui pardonner ça. Pourquoi elle ne me l'a simplement pas dit dès le début ?

Évidemment que je me serais retiré de la course. Margot n'est pas harcelée, Margot n'a pas mon passé. Margot est belle, avec ses cheveux châtains et ses yeux noisettes. Sa taille de guêpe et ses longues jambes. Ses fossettes et ses taches de rousseurs. Sa façon de s'habiller, de se coiffer et de se maquiller juste ce qu'il faut. Margot à la joie de vivre, Margot sait se défendre, Margot n'est pas un petit chaton qu'on doit protéger.

Margot est parfaite.

Si elle m'avait dit aimer Élio, bien sûr que j'aurais été heureuse pour elle de savoir qu'ils se voyaient. Mais au lieu de ça ils ont tout fait en douce tout les deux.

Et ils se sont payés ma tête autant l'un que l'autre.

Je regarde mon téléphone, trois heure dix-sept du matin, cinq appels manqués de Margot et quatorze messages en absences.

Aucuns d'Élio.

Margot au moins essaie de s'expliquer.

Lui s'en bat les couilles.

Je soupire et éteins mon téléphone.

Je me rends compte que je pleure seulement au moment où je renifle et j'entends du bruit en direction de la cuisine derrière moi. J'essuie mes larmes du revers de la main et me redresse.

La lumière du frigo laisse apparaitre Ben, qui boit à même la bouteille, vêtue d'un simple short. L'obscurité de la pièce qui contraste avec celle du réfrigérateur me laisse entrevoir quelques tatouages, sur sa hanche, ses cotes, sa clavicule et son flanc.

« Pardon, je voulais pas te réveiller. Me chuchote le brun en refermant le frigo.

— Ça va, t'en fais pas. Tenté-je d'articuler. Je dormais pas de toute façon.

Je passe une main dans ma nuque et me tourne face à la télé pour lui tourner le dos.

— Comment tu te sens ? Demande t'il en s'approchant de moi.

— J'arrive pas à m'enlever toutes ces questions de ma tête, pourquoi, comment, à quel moment ça a foiré, est ce que c'est de ma faute... Je marque un arrêt. Pardon, tu crèves surement d'envie de retourner dormir plutôt qu'écouter les conneries d'une ado.

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