CHAPITRE 30

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CLÉA

— À quelle heure tu commences aujourd'hui ? Demandé-je à Léo qui vient tout juste de se lever.

Oui, il est midi.

Oui, il vient de se lever.

Ça fait maintenant trois mois que Léo à repassé son examen de rattrapage. Et qu'il a raté.

Donc désormais il bosse avec Lana. Enfin, pour l'instant il l'a remplace pour son congé maternité.

— À dix-huit heure. Répond t'il en se faisant couler un café. Tu passes la journée avec Ben ?

— Oui, je dors chez lui ce soir. C'est son anniversaire.

— Ander sera là ?

— Ouais, avec Félix, il tient à faire un petit repas. Rien de ouf, il a fait une méga fête avec Carter hier.

— Ok.

— Ok.

Et voilà, c'est les seuls mots qu'on se sera échangés de la journée.

Je sais que Léo s'en veut d'avoir raté ses exams. De brillant médecin il passe à serveur dans un café qui gagne pas un rond.

Il ne se rend pas compte que peu importe son métier, ses actions ou ses choix, je m'en fiche.

Je suis bien avec lui.

Notre vie à lui et moi me va.

Il finit son café d'une traite, enfile son sweat qui est posé sur le porte manteau avant d'enfiler ses chaussures.

— J'y vais, j'ai deux courses à faire.

— Tu veux que je t'accompagne ?

Il croise mon regard, ses yeux sont rouges, son visage est pâle. Ça fait quelques temps qu'il est dans cet état permanent. Speed, ses mouvements sont désordonnés, ses yeux sont rouges, son visage est pâle, il renifle, il est agressif et constamment sur le qui-vive.

Des que j'essaie de lui en parler il s'énerve et change de sujet.

— Non, t'inquiète, c'est des trucs à la con c'est pas interessant.

C'est ça, je savais pas que la cocaïne et l'héroïne étaient des trucs à la con.

— Ok... Dis-je le coeur serré.

J'ai vécu assez longtemps avec des junkies pour savoir ce que la drogue fait aux gens.

Léo à besoin d'aide, mais il refuse toute aide qu'on lui apporte, et tant qu'il n'aura pas décidé de s'en sortir de lui même je n'ai aucun pouvoir.

Alors je le laisse passer cette porte, je le laisse partir voir ses dealeurs, sans rien faire, sans m'y opposer.

Je regarde désormais cette porte fermée, parce que je sais pertinemment qu'il ne l'a réouvrira plus jamais, le sourire au lèvres et heureux, de vivre ici, avec moi.

Léo ne sera plus jamais heureux.

Je regarde l'appartement qui est en bordel.

Des fringues traînent au sol, des papiers sur la table, l'évier rempli de vaisselle sale et de la poussière partout.

Je soupire avant de me lever, m'attache les cheveux en un chignon, met mon casque sur mes oreilles et lance la musique.

Je commence par ouvrir toues les fenêtres de cet appart qui pue le renfermé et change la litière de Plagg, j'attrape les vêtements sur le sol que je balance dans la machine avant de la lancer.

SWEET SHADOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant