CHAPITRE 11

16 2 22
                                    

CLÉA

« Ton bain t'as fait du bien ?

Peu après notre promesse du petit doigt, Ben m'a laissé seule pour que je désaoule tranquillement.

Dans ses vêtements trois fois trop grand, je m'assoie sur la table et passe mes mains sous mes cuisses.

Oui, merci.

— Pour ? Me demande t'il en ouvrant la porte du frigo pour tirer de l'eau qu'il me tend accompagné de deux aspirines.

D'avoir été là. Dis-je en attrapant la bouteille. Comment t'as su d'ailleurs ?

Tu marchais plus droit, t'étais incapable d'aligner deux mots, je voulais être sur que tu allais bien.

Personne ne se préoccupe de moi, alors pourquoi toi ?

Comment tu fais, pour calmer mes crises d'angoisses ?

Quand Ander était petit, il savait déjà que les filles c'était pas son truc. Il s'est fait harcelé au collège. Tous les matins il faisait des crises d'angoisses rien qu'à l'idée de monter dans le bus. J'ai tout essayé, mais pour lui compter jusqu'à dix en se concentrant sur sa respiration est la seule chose qui marche. Depuis qu'il a rencontré Félix, il en a pas fait une seule.

— Alors merci.

Il s'assoie sur la chaise, face à moi.

— Ne me remercie pas petit chat, c'est normal.

Son surnom me donne des papillons dans le ventre. Pourquoi est-ce qu'un simple surnom de sa bouche, me fait plus d'effet que de la bouche de n'importe qui ?

T'as pas vu mon téléphone ? Demandé-je en regardant dans ma pochette.

— Il n'est pas dans la salle de bain ?

Je secoue la tête, il n'est pas dans mon sac. J'essaie de me remémorer les derniers instants où mon portable était dans ma main, je regardai l'heure, il était deux heure trente, ensuite il est arrivé, en sursautant je l'ai fait tomber au sol, Élio a marché dessus.

Laisse tomber... Il est mort.

Je soupire et repose mon sac qui me semble peser une tonne. Un gout de sang s'empare de ma bouche, je grimace et passe mes doigts sur mes lèvres, j'ai tellement mordu dedans qu'elle s'est mise à saigner toute seule.

Attends.

Ben se lève et part chercher de la pommade avec une compresse. Pendant ce temps j'essaie d'aspirer un maximum pour que ça s'arrête.

Tiens.

Ce dernier se fraie un chemin entre mes cuisses et prend mon visage en coupe d'une main, et de l'autre applique une compresse pour absorber tout le sang.

Tu veux le faire ? Me demande t'il en plongeant son regard dans le mien.

Pour toute réponse, je secoue la tête et entre ouvre la bouche pour qu'il continue ce qu'il fait.

Ce dernier reste fixé sur mes lèvres et commence à me masser pour que la pommade pénètre. Son visage est si proche du mien que je peux sentir son souffle montre mon cou, son corps est si près du mien qu'il peut sentir les battements effrénés de mon coeur.

Ses gestes sont doux, Ben n'est comme aucun autre garçon, il est posé, tendre, gentil.

Il me respecte.

SWEET SHADOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant