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Un stylo plume dans une main, je passais négligemment l'autre dans mes cheveux désarçonnés. Un léger soupir m'échappa.

Quel bordel.

De ma fenêtre, je vis la lune déclinait plus vite que ce que je ne l'espérais, laissant sa place à son proche cousin : le Soleil. Avec lui, sa lumière amenait l'apogée de mon marché passé quelques jours plus tôt.

Fatiguée, je baissa de nouveau la tête sur mon bout de papier griffonné de part et d'autre, qui n'avait aucun réel sens. Papier qui gisait là depuis presque deux jours. Et qui, pourtant ne se remplissait guère.

Un brouillon sans commencement et sans fin. Le brouillon de ma vie.

Rageusement, je jetais cette énième feuille dans la poubelle, déjà bientôt remplie à ras bord. Foutu syndrome de la page blanche.

J'étais fatiguée, épuisée même, malgré tout, je me devais d'écrire cette lettre. Je leur devais. Alors, je repris mon petit stylo plume, pris une nouvelle page dans mon carnet bien entamé, et me retrouva encore une fois devant cette page blanche qui m'effrayait tant.


Reprends toi, Abi. Écrit quelque chose. Lance toi.


C'est d'abord une lettre, puis deux, puis trois et enfin toutes une série de mots qui s'alignèrent à la suite sur la page.

Quelques minutes plus tard, j'achevais, enfin, de mettre le dernier point. Le point final. À sa suite, je signais vulgairement de mon nom.


Abigail.


Je m'époussetais légèrement, puis pris la lettre entre mes mains et la lu.




Mes chers parents, Candice,

Lorsque vous découvrirez cette lettre, je ne serais déjà plus là. Je ne peux vous expliquer les raisons concrètes de ce départ soudain, mais rassurez vous, c'est une cause qui en vaut la peine.

J'ai promis d'aider un ami. Une dernière fois. Il le faut. Je n'ai pas le choix. Alors me voilà, de nouveau embarquer pour une nouvelle aventure, qui je l'espère ne tardera pas.

Je reviendrais, je vous le promet. Ne me cherchez pas.

Avec amour,
Abigail.


Je lâcha un rire solitaire en voyant la notion « d'ami » mentionner. Si seulement.

Sans plus m'attarder, je pliais la lettre en deux, puis me glissa silencieusement dans le couloir, descendis les marches de l'escalier en bois, deux par deux, et déposa finalement la lettre sur la table de la salle à manger.


Ils la verront dès leur réveil.
Ils vont me détester.
Mais c'est aussi pour eux que je le fais.


Je fermais les yeux quelques secondes, ne voulant en aucun cas laisser les quelques larmes non contrôlées s'écouler. Enfin, j'entrepris de retourner dans ma chambre en veillant à bien refermer la porte de celle-ci.

peter pan & le retour au pays des songes [peter pan x oc]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant