peter pan & le retour au pays des songes [peter pan x oc]

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La journée s'annonçait radieuse, baignée de soleil et de promesses d'allégresse. Les garçons perdus s'affairaient autour du camp, leurs rires résonnant joyeusement dans l'air. La tension qui avait plané sur nous ces derniers jours semblait s'évanouir, remplacée par une atmosphère de fête et de célébration.

Peter avait relancé l'idée d'Almach de faire un baptême en mon honneur, une cérémonie pour célébrer ma nomination en tant que fille perdue. Le campement avait été transformé pour l'occasion, paré de décorations flamboyantes et de fleurs de toutes les couleurs. Le Grand Arbre Perdu, majestueux et imposant, était enveloppé de guirlandes florales, tandis qu'une haie d'honneur se dressait devant lui.

J'avais revêtu une magnifique robe en tulle blanc fabriquée avec l'aide précieuse des fées, mes cheveux tressés en une couronne ornée de fleurs délicates. J'étais excitée à l'idée de cette journée spéciale, même si une pointe de tristesse m'envahissait à l'idée que James ne soit pas là pour partager ce moment avec nous.

Je fis mon entrée sous les cris et les sifflements de joie des garçons perdus, mon cœur battant la chamade dans ma poitrine. Au pied du Grand Arbre Perdu m'attendaient mes cinq amis, vêtus de tenues blanches bohèmes, resplendissants sous le soleil éclatant. Ils étaient comme des anges descendus du ciel, et je ne pus m'empêcher de sourire en les voyant.

Les regards de Peter et moi se croisèrent, une lueur de complicité brillant dans nos yeux. Les papillons voltigeaient dans mon ventre, mes joues rosissant sous leur intensité. Quand avions-nous changé ? Quand étions-nous devenus alliés, puis amis, et peut être même plus ? Peu importait, le résultat était là, palpable, même si nous n'oserions jamais l'admettre à voix haute.

Almach et les autres garçons perdus me coulèrent chacun un compliment, leurs mots me faisant rougir de plaisir. Même Cardan, avec son attitude froide habituelle, me lança un compliment inattendu, qui fit sourire les autres.

— Comme quoi il suffit d'un peu de magie pour révéler la véritable beauté cachée, avait il eu l'audace de lâcher, d'un ton désinvolte.

Je ricanais à mon tour.

— Sous entends tu que je ne suis pas à mon avantage autrement ?

— Ca c'est toi qui le dis, répliqua t-il, tout en levant les épaules.

Les rires mélangés des quatre autres, hilares de la situation, eu le don d'adoucir les traits du chat noir de la bande qui me promit même une danse, dans un élan de bonté — comme disait-il — ce que j'acceptais avec un plaisir immense. 

Mais c'était le compliment de Peter qui était le plus précieux à mes yeux, chargé de sous-entendus que nous seuls pouvions comprendre. 

— Cette robe te va un peu trop bien à en juger les regards de certains, mais qu'ils profitent, une telle créature ne devrait pas exister. Auquel cas, je me verrais obliger de t'enfermer à double tour.

Mon cœur battait la chamade alors qu'il murmura à mon oreille, faisant naître un frisson le long de ma colonne vertébrale.

La cérémonie se déroula avec grâce et solennité, Almach prenant la parole pour me présenter officiellement comme la fille perdue aux yeux de tous. Peter me remit une couronne d'argent, ses mots taquins faisant monter le rouge aux joues.

— La couronne de feuilles d'or sera pour une autre occasion, déclara-t-il avec un sourire espiègle.

Je bafouillai, le cœur battant la chamade, avant de reprendre contenance et de lancer quelques remarques sarcastiques bien placées, ce qui fit rire l'assemblée.

La fête battait son plein sous le soleil radieux, la musique folklorique entraînant les garçons dans des danses effrénées et absurdes. Je jonglais de partenaires en partenaires, me retrouvant à danser avec chacun de mes cinq amis, et finissant par Peter. Nos corps se mouvant en parfaite harmonie, nos regards ne pouvant se détacher l'un de l'autre. Nous étions dans notre bulle, loin du monde et de ses tourments.

 Jusqu'à ce que l'Ombre du Chaos fasse son grand retour.

Le campement fut encerclé par l'Ombre et ses sbires, l'atmosphère festive se dissipant dans un frisson de terreur. Et alors que je pensais que rien ne pourrait plus me surprendre, l'Ombre prit la parole de sa voix gutturale en vu de nous proposer un marché. 

— Garçons et fille perdues, écoutez attentivement ce qu'il va suivre. Au vu de votre irresponsabilité de me défier, je viens réclamer mon due, cependant, ... Des protestations s'élevèrent au sein de la foule rassemblée, l'Ombre les chassa d'un geste. Cependant, reprit elle,  je vais vous faire une faveur, je détiens le secret pour sauver ton frère, Peter Pan. En échange, je demande juste sa captivité durant les trois prochains jours dans ma grotte, jusqu'au levé du soleil du quatrième. 

A ces mots, elle me pointa du doigt, et tout le sang quitta mon visage. Je crus défaillir quand je compris ce que cela impliquait. L'enjeu était énorme. Nous avions enfin une possibilité de sauver James.

 Les garçons perdus protestèrent vigoureusement, refusant de me laisser retourner dans ce lieu maudit. Peter était du même avis, ne voulant pas me mettre en danger pour sauver son frère. 

— Il en est hors de question. Abigail ne partira pas avec toi. Jamais. Si tu dois t'attaquer à une personne ici, choisis moi, aboya Peter, tout en se postant entre moi et l'Ombre.

L'Ombre ricana sinistrement.

— Je n'en ai que faire de ton jolis minois mon cher Roi déchu, celle que je veux c'est elle. Elle me pointa de nouveau du doigt, me lançant un regard appuyé. 

Peter tourna la tête de mon côté, le regard menaçant.

— Abi', ne t'avises pas... Commença t-il. 

Mais je savais que nous n'avions pas le choix, que je devais prendre ce risque pour sauver James. Malgré la peur qui me tordait les entrailles, je pris ma décision. James était leur frère, leur ami d'enfance, et je ne pouvais pas les laisser le perdre. Je me tournai vers l'Ombre, ma voix tremblante mais déterminée lorsque je répondis.

— J'accepte, assénais je sèchement, déterminée. 

Un cri de victoire féroce s'échappa de l'Ombre, et d'un même geste elle sortie une lame qu'elle glissa sur ma paume, tranchant celle-ci d'un coup sec, me laissant de désagréables picotements sur son passage. Le sang s'écoula, scellant ainsi notre accord.

— Tu ne peux plus revenir en arrière désormais ma petite poupée de chair et de sang, s'écria l'Ombre.

Du coin de l'œil j'entendis Peter et les garçons hurlaient mon nom, et se précipitaient pour me protéger. Mais l'Ombre s'interposa, nous séparant par un bouclier magique. Elle déclara alors que le contrat de sang était scellé et nul ne pouvait le détourner. J'étais désormais sienne pendant trois jours, jusqu'au lever du soleil du quatrième jour. J'étais faite comme rat de laboratoire, pensais je amèrement.

Peter hurla mon nom, retenu par des liens magiques, impuissant devant la situation. Je me laissai emporter par l'Ombre pour la deuxième fois, laissant derrière moi le campement et ceux qui me sont chers, avec l'espoir que mon sacrifice puisse sauver James.