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Bon retour chez toi, Abi'.



Ironiquement, je me mis à rire aux larmes. Littéralement.

Comme si la mer avait décidé de se noyer sur mes joues, celles-ci étaient inondées de larmes salées. Comme si le ciel s'était accordé à la couleur de ces mêmes larmes. Comme si les oiseaux chantant étaient l'écho de la douloureuse chorale qu'est mon âme.

Mes éclats de rires me donnèrent rapidement mal au ventre à tel point que je ressentis des crampes. Je me pliais alors en deux. Les mains plongeaient dans le sable doré et fin.

— Qu'est ce qui t'arrive ? Demande Peter, interloqué.

Un fin sourire venait orné mon visage. Quel était le dicton déjà ? "Après la tempête vient le beau temps ?" Pourtant ma tempête à moi semblait sans fin. Mais elle était tellement rassurante.

— Ce sentiment... de liberté. Je ne l'ai ressenti qu'une fois. Déclarais-je, toujours couchée sur le sable, le regard portait sur l'océan d'un bleu éclatant. Et... Le ressentir de nouveau, c'est comme... quand un nouveau né va respirer l'oxygène pour la première fois, c'est exaltant mais douloureux.

A ces mots mes yeux se posèrent sur l'individu qui se tenait à mes côtés. Il n'avait pas bougé d'un iota, gardant par la même occasion un silence consternant.

— Cet endroit est autant mon paradis que mon enfer, Peter. C'est pour ça que je pleure. Ajoutais-je.

Un soupir m'échappa. Un silence suivit. Il n'était pas lourd. Les mots n'avaient pas toujours leur place. Le silence était parfois bien plus répondant que des phrases sans intérêt.

Peter finissait par s'asseoir à mes côtés. Les minutes s'enchaînèrent, devenant ce qui me semblait des heures. Le soleil commença sa déclinaison au loin, laissant sa place à sa chère cousine. Sa lumière réchauffante laissa doucement place à celle d'une douce froideur.

— C'est aussi mon paradis cauchemardesque.

Six mots. Peter venait de me partager six petits mots après des minutes de silence. Il venait de briser cette bulle sourde qu'on s'était instauré. Ma tête se tourna délicatement vers lui. Les sourcils froncés je ne comprenais pas là où il venait en venir. Qu'entendait-il par « paradis cauchemardesque » ?

Nos regards accrochaient l'un à l'autre. Il demeura quelques secondes de plus silencieux avant de reprendre :

— Je ne t'ai pas tout dis sur le Pays Imaginaire, ces derniers temps, il rencontre des...problèmes, disons.

Je levais un sourcil interrogateur, le fixant toujours du regard. Naturellement, cette nouvelle ne m'étonna pas. Je me doutais bien que si Peter était venu me chercher ce n'était pas pour mes beaux yeux. Et tant mieux, ceci voulais dire qu'une fois les problèmes résolus, je rentrerai chez moi. Plus vite se sera réglé, plus vite je partirai. Menteuse.

— Que veux-tu dire par "rencontrer des problèmes" ? Demandai-je, sceptique.

A vue d'œil, l'ile semblait toujours telle que je l'avais quitté, quelques mois plutôt. Peut être que les difficultés rencontrées venaient non pas du lieu mais de ses habitants ? Peter grimaça, et sembla chercher ses mots. Son silence me permit de comprendre qu'en réalité, il cherchait surtout à limiter les informations qu'il souhaitait me partager.

peter pan & le retour au pays des songes [peter pan x oc]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant