Le sol était froid sous mon corps alors que la douleur me déchirait de l'intérieur. Les ténèbres m'enserraient, me brûlant de toute part, et je luttais pour maintenir un semblant de conscience. Autour de moi, le chaos régnait alors que l'Ombre du Chaos se déchaînait dans une danse macabre. Ses rires cruels perçaient l'air, résonnant comme un glas funèbre dans la nuit.
Le rayon de magie noire s'était répercuté sur mon cœur, le transformant en un miroir de lumière qui a renvoyé la puissance de l'Ombre droit vers elle. Celui-ci, longtemps soumis à son joug, s'était libéré de ses ténèbres et se retournait maintenant contre elle. Je sentis la magie noire qui m'entourait se fissurer, repoussée par la lumière émanant de mon être. L'Ombre hurla de douleur, sa forme vacillant dans la tempête de lumière qui l'emprisonnait. Les ombres qu'elle avait créées commencaient à se dissiper, révélant un ciel étoilé au-dessus de nous.
En bas, le combat avait cessé, remplacé par un silence lourd de tension. Les garçons perdus se précipitaient vers moi alors que je gisais dans les bras de Peter. Leurs cris de détresse déchiraient l'air alors qu'ils tentaient de me maintenir consciente. J'étais dans un état second, entre la vie et la mort, combattant les deux puissantes magies qui faisait rage en moi. Mes yeux révulsés témoignaient de l'intensité de ma lutte intérieure, de la bataille qui se jouait dans mon esprit tourmenté.
Peter tenta désespérément de me maintenir consciente, ses mains agrippées à moi comme si sa vie en dépendait. Son visage était empreint d'une angoisse palpable, sa voix tremblante alors qu'il m'appelait par mon nom, espérant un signe de vie.
Soudain, Aban s'écria, brisant le silence oppressant.
— Sauve-la, Peter ! L'urgence perçant dans sa voix. Abigail a fait don de son cœur pur pour contrer l'attaque de l'Ombre contre toi ! C'est ca que disait en réalité la prophétie : la malédiction ne peut être levé pas seulement avec un cœur pur, mais surtout avec l'amour que porte ce cœur pur à la personne qui est maudite, achève t-il, un air grave peint sur le visage.
Cardan approuva d'un hochement de tête.
— Aban a raison, Peter. Quand tu as été maudit, l'ile l'a été aussi. La malédiction était faite pour que tu ne puisses plus connaitre l'amour ; ne plus pouvoir aimer et te sentir aimer en retour.
Almach pris la suite du raisonnement qui commençait à être formulé par la petite troupe.
— C'est vrai, après que James soit tombé dans les vices des ténèbres, tu as évolué à ton tour dans l'ombre et le chaos. Mais quand Abigail a débarqué, tu as commencé à changer. A te laisser aller peu à peu. En gardant tes grands airs, bien sûr, ajouta-t-il, se qui fit rire tristement la petite assemblée.
Les paroles de mes amis résonnaient dans mon esprit, même si je luttais pour les comprendre complètement. Le regard de Peter se perdit dans le mien, empli d'une émotion que je ne pouvais pleinement décrire. Mais alors que je luttais pour rester consciente, je sentis son amour m'envahir, me réchauffer malgré le froid des ténèbres qui me submergeait.
Un cri déchirant retentit alors, tous les garçons se retournèrent d'un mouvement à l'unisson pour voir l'Ombre du Chaos être engloutie par la lumière, son pouvoir se dissipant dans un tourbillon de poussière noire. Ses derniers sbires la suivirent à sa suite. Leurs cris d'agonie laissant place à un silence assourdissant.
Le Pays Imaginaire était sauvé ; et Peter Pan aussi.
Je sentis la présence de Peter à mes côtés. Son étreinte était à la fois réconfortante et angoissante, sa voix douce et tremblante alors qu'il m'appelait par mon nom, espérant un signe de vie.
Désormais certaine que le Pays qui a conquis mon cœur et que son propriétaire étaient sains et saufs, j'acceptais peu à peu l'épuisement qui m'appelé. J'étais si fatiguée, épuisée. Je voulais juste un peu de repos.
— L'amour t'as sauvé, poursuivit James d'un ton grave, il nous a tous sauvé. Et c'est avec l'amour que tu lui portes que tu la sauvera à ton tour.
Je perçus le signe rapide d'acquiescement des autres. Je sentis Peter déglutir péniblement. Il était effrayé par cette perspective. Je le sentais emprunt à un véritable champs de bataille au porte de ses émotions intérieures. Lui qui avait si longtemps refoulait ce qu'il ressentait.
A travers mes yeux à demi-ouverts, je le vis se tournait vers ses amis et leur faire une demande silencieuse. Tous sans exception nous laissèrent alors seul à seul. Je tentais au mieux de rester éveillée malgré mes paupières de plus en plus lourdes à lever. Gisant toujours dans les bras de Peter, ce dernier sembla de nouveau plonger dans ses souvenirs.
Je me remémorais notre histoire en boucle, depuis nos débuts houleux à aujourd'hui. Comme une vieille bobine qu'on redécouvre. Tout avait si mal débuté, et pourtant nous en étions là. Un petit rire s'extirpa de la bouche de Peter qui avait l'air d'avoir les mêmes pensées que moi à cet instant.
Je le vis alors se pencher vers mon oreille, j'entendais son souffle s'écraser sur cette dernière.
— Sale chieuse, murmura-t-il tendrement. Une putain de casse-pieds que j'aime de tout mon foutu cœur.
Un sourire flétri se dessina sur mes lèvres pâles alors que je luttais pour reprendre mon souffle.
A ses mots, il se pencha vers moi, ses lèvres trouvant les miennes dans un baiser empreint d'espoir. M'embrassant avec une tendresse infinie, je sentis tout l'amour qu'il porte en lui mettre transmis. Je m'agrippais alors à lui comme à une bouée de sauvetage, parce que c'est ce qu'il représentait pour moi. Il était mon point d'ancrage.
Je réalisais enfin que je n'étais plus seule.
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peter pan & le retour au pays des songes [peter pan x oc]
Fanfiction« De retour pour vous jouer de mauvais tours. » Mais qui a décrété ceci ? ꧁𖦹꧂꧁𖦹꧂꧁𖦹꧂꧁𖦹꧂꧁𖦹꧂ C'est après plusieurs longs mois d'absence, qu'Abigail fait son grand retour au Pays Imaginaire. Et cette fois-ci, elle compte bien en découdre. ꧁𖦹꧂꧁𖦹...