Les ombres du passé

Chapitre 10 : La voix

Message de publication 23 : Bonjour Lecteur inconnu. Je suis heureuse de vous retrouver pour un nouveau chapitre. Je suis ravie, j'ai refait la couverture de l'histoire et je l'adore. Ça fait deux ans, que j'ai cette image en tête, et c'est ce à quoi je pensais ! Vous en pensez quoi ?

Chapitre 10 : La Voix

-       Tu es plus forte que tu ne veux l'admettre.

Je ne comprenais pas ce que c'était. Qui c'était. Mais je savais une chose, j'avais besoin d'entendre cette voix davantage, de lui parler. Comme si elle avait entendu mes mots, cette voix me murmura autre chose. Chaque mot était un peu plus de doux, un peu plus réconfortant et réchauffant que le précédent.

- Ne dis mot. Écoute moi.

Je voulais bouger, acquiescer. Mais de peur que la moindre respiration ne fasse tout disparaître, je n'osais faire quoi que ce soit. Je retenais presque mon souffle. Si bien que lorsque la voix continua, elle m'ordonna de respirer.

- Doucement. Respire calmement. Je ne m'en irai nulle part.

Des milliers de questions se bousculaient et quelques-unes restaient ancrées dans ma tête. La voix m'était inconnue. Mais elle me semblait familière, comme si je l'avais entendu une fois il y a longtemps.

Je réfléchissais sagement à ce qui se passait. Quand avais-je entendu cette voix. Ces circonstances me paraissaient plus étranges encore que les mains de feu.

La voix m'aida. Elle donnait l'impression de m'ôter les douleurs ancrées dans ma tête depuis des mois. J'en avais conscience. Mais je ne ressentais plus le souvenir comme si c'était un souvenir ancien qui ne m'appartenait pas. Je ressentais mes anciennes douleurs comme si on me les avait comptés. Comme si j'avais été spectatrice. Elle faisait en sorte que ça ne soit qu'un souvenir d'une autre vie. J'étais encore attachée mais, je n'étais plus apeurée. J'aurais été presque sereine si je n'avais pas eu ces liens autour de mes poignets endoloris.

J'aurais aimé pouvoir parler à cette voix. Lui dire au combien j'appréciais ce qu'elle faisait pour moi. Que ces mots étaient une véritable liberté pour moi. Que ces mots étaient des pansements d'une valeur in estimée. Lui dire à quels points je lui étais reconnaissante. Je me suis juré de lui payer mes dettes. Je le devrais quoiqu'il m'en couterait. Je le devais, c'était devenu un nouvel objectif.

- Maeve reste attentive. On va essayer de te faire transmettre à moi, a dit la voix pour me tirer de ces pensées. 

La voix était cassée et rauque. J'étais sûre que c'était un homme. Ce timbre de voix me rassurait.

Je ne comprenais pas ce qu'il disait. Comment je pouvais transmettre ? Qu'est-ce qu'il entendait par là. Je ne comprenais rien et la confusion envahit mon esprit. Je tentais de saisir et d'assimiler les indications complexes qu'il me donnait. Mais j'avais beau resté concentré. La moitié des informations étaient des suites de phrases sans queue, ni tête.

Il disait que je devais me concentrer sur sa voix, l'imaginer dans ma tête. Penser à ma phrase et m'imaginer l'écrire dans ses méninges. Mais je ne savais pas à quoi ça mènerait. Et puis je commençais à me croire folle. Personne ne peut parler avec moi dans ma tête, hormis moi et apparemment ma schizophrénie.

Je commençais à douter de la vérité de cette voix. Mais quitte à devenir folle, autant suivre les conseils de cette voix.

J'ai imaginé une ombre dissimulée dans la pièce et j'ai visualisé un esprit. Dans ma tête, un esprit est une sorte de bulle au cœur du cerveau baignant dans un liquide étrange et lumineux. Je me suis imaginée poser une question à cette voix dans cette bulle.