Chapitre 14 : La vérité

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Message de publication n°31 : D'abord, j'espère que vous avez passé de Joyeuses fêtes ! Ensuite merci pour vos petits commentaires et enfin bonne lecture !

Chapitre 14 :

- Tu es le fruit de cet union.

J'en étais bouche bée. Je me rappelle, je suis restée une bonne dizaine de minutes, silencieuse, à attendre la suite de la phrase. Mais elle ne vint jamais. Ce qu'il disait n'était pas une farce. Lui, il était sincèrement convaincu de ce qu'il avançait. Je me suis raclé la gorge pour tenter de relancer cette conversation. Mais par quoi commencer.

- On devrait aller dormir maintenant, a-t-il fini par conclure.

- Non ! Explique-moi ! me suis-je énervée.

Il m'a regardé de haut en bas d'un regard noir. Il était si différent du garçon que je mettais imaginé. Mais je devais me contenter de ça, je n'avais que lui. Il finit par lâcher un soupir et expliquer :

- Un tel union était vue comme un acte de trahison, un acte contre-nature, de prétention envers les dieux. Le Monde était persuadé que quelqu'un qui oserait affronter de telles mœurs voulait attirer le mauvais œil sur tous. Depuis longtemps, une charte signée par chaque nation avait défini un châtiment exemplaire et intransigeant pour un tel acte, la mise à mort.

- Un acte d'amour méritait la mort ? avais-je demandé plus qu'étonnée.

- Si tu veux raconter, je t'en prie, avait pesté Roy en me regardant presque furieux.

J'ai fermé ma bouche et me suis entourée de mes bras, honteuse. Roy a posé sa veste sur mes épaules avant de poursuivre.

- Cependant, les deux amants n'étaient pas n'importe qui. Ils étaient destinés à devenir les prochains dirigeants de leurs royaumes ou nations. Les lois avaient beau être les mêmes pour tous, on sait toi comme moi qu'il y a toujours une exception. Pour préserver leur progéniture, les dirigeants actuels avaient dissimulé ce secret. Il n'est pas resté longtemps dans l'ignorance quand la jeune Nyx t'a donné la vie.

Mon sang n'a fait qu'un tour. Je me suis redressée rapidement. J'ai fixé Roy dans les yeux.

Ce monde était dingue !
Ce garçon était fou !
Il mentait !

Il me tournait en bourrique. Je suis devenue nerveuse. J'avais mal à la tête, mes muscles tremblaient sous mes pas, mais je refusais de m'évanouir à côté d'un fou. Ma respiration s'accélérait. Quand Roy s'est levé à son tour, j'ai reculé passant une main sur mon cou, apeurée. Il comprenait que j'avais peur, il ne tenta pas de s'approcher. Il s'éloigna même un peu.

- Qu'est-ce que tu racontes ?! Tu mens ! je disais la voix tremblante, les yeux fuyards.

Il releva son t-shirt noir en lycra qui lui collait à la peau.

- Tu vois cette brûlure ? m'avait-il demandé.

Sur son ventre du nombril au début du muscle du bassin, s'étalait une cicatrice un peu plus épaisse qu'un centimètre.  

- J'ai découvert comme ça la vérité. Un homme est rentré. Il cherchait mon père. Il a égorgé ma mère et m'a brûlé avec uniquement le bout de ses doigts.

Je ne pus m'empêcher de suivre sa main caressant sa cicatrice pour appuyer ces propos. Il avait la voix posée et dure, comme pour me donner une leçon de morale. Je n'avais de cesse de regarder cette brûlure et de songer que pendant qu'il s'occupait de moi, de me protéger, lui n'avait personne. On avait à peine deux trois ans d'écart, toute mon enfance, il était resté autour de moi alors qu'il n'était même pas un adulte.

Les ombres du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant