Chapitre XVII : Le château de coton

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 L'intérêt du site et sa spectaculaire beauté reposent, notamment, sur les bassins en forme de marches qui le compose. Notre guide, une dynamique jeune femme du nom de Lila, nous offre quelques explications sur la géologie du lieu.

- Nous voici enfin arrivés à Pamukkale. Le site, composé de marches en thermes naturelles, a une esthétique particulière créée par les eaux chaudes qui s'écoulent des montagnes, ce qui a entraîné l'érosion et la couleur blanche de ces bassins. Je ne sais pas par quel mécanisme physique ou chimique, mais le mélange d'eau, de chaleur et de calcium ont entraîné la création du travertin, cette roches de couleur claire. D'où cette fameuse appellation de " Château de coton ". A présent, mes chers touristes, je vous laisse faire trempette, on se retrouve ici dans deux heures pile, ne soyez pas en retard, sinon le camion part sans vous !

Rose et moi avons remercié Ageng à de nombreuses reprises pour l'organisation de ce " Touristic Tour ". En effet, nous pouvons à la foi  bénéficier des visites, de la richesse des connaissances partagées par Lila, et de la liberté que celle-ci nous laisse pour explorer les lieux entre nous. Nous profitons ainsi pleinement de notre voyage, et kiffons, tout simplement.

Etourdie comme je le suis, j'ai évidemment oublié d'emporter une serviette et un maillot de bain à Pamukkale, un site naturel de la Province de Denizli. C'est dommage, car Ageng nous avait justement conseillé de profiter des sources thermales de cet endroit.

Je fais un rapide détour par une petite boutique située non loin des piscines naturelles, afin d'acheter un maillot. Mince... Je découvre frénétiquement les bikinis du portant, mais il ne reste plus grand chose dans ma taille. Je finis par choisir le seul deux-pièces pouvant potentiellement me convenir, un ensemble violine qui me fait une poitrine que je n'ai pas la chance de posséder à l'état de nature.

A mesure que Rose, ma poitrine artificiellement gonflée et moi-même approchons peu à peu des bassins, nous immortalisons le moment par une rafale de photos tandis que nous sillonnons ledit château de coton. Nous arpentons la tufière sur la pointe des pieds, pour arriver enfin vers des piscines qui ne sont pas prisées par trop de monde : ici, nous pourrons nous baigner sans être acculées. Tandis que j'ai pu immerger mon corps jusqu'à mi-hauteur, je demande à Rosie de me prendre en photo. Ma fidèle amie s'exécute, et, après avoir jeté un œil sur les quelques prises, je décide d'en faire une publication.

- Tu peux publier ta tof avec en légende " Life on moon " !
Suggère Roseline.

Je dois admettre que l'analogie est bien trouvée. Cette étendue d'eau claire et de roche de travertin qui nous entoure suggère, de loin, un environnement d'apparence glacée, pouvant laisser penser que nous sommes sur le magnifique miroir céleste. Le rapprochement ne peut être conçu qu'en photo ou à distance, car la chaleur du mois d'octobre est encore présente en Turquie et rappelle à nos sens que nous sommes bien sur Terre, tout comme celle des eaux des thermes.

Arrivées au point de rencontre que nous a indiqué Lila, sur les coups de 13 heures, celle-ci lance de sa voix qui porte :

« Les amis, maintenant que nous avons pu profiter des thermes, nous allons nous diriger vers la piscine de Cléopâtre. Elle a été baptisée comme cela par Marc-Antoine après que cette dernière s'y soit prétendument baignée. Celle-ci a ensuite fait importer la source de cette eau jusqu'à Rome, par je ne sais quel mécanisme de conduit. Bref je vais passer sur les détail techniques. Profitez bien de cette eau, notre reine était convaincue des vertus thérapeutiques  de celle-ci et de leur influence sur le rajeunissement cutané. A mon humble avis, ne mettez pas trop d'espoir dans cette baignade. Il faudrait probablement beaucoup, beaucoup de bains pour constater un rajeunissement notable. Mais, sait-on jamais. Je vous laisse profiter de la piscine de Cléopâtre et on se retrouve à nouveau sur les coups de 16 heures. »

J'ai hâte de me délasser dans des eaux aussi sacrées. Si je suis encore un peu trop jeune pour compter sur la légendaire cure de jouvence, espérons que je puisse me ressourcer dans ces ondes bienfaisantes, puissent-elles soigner les maux de mon âme et m'apporter la confiance qu'avait en elle la vénérable reine d'Égypte.

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