prologue

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Nahaya ~ 27 août 2016

Même si tu rentres maintenant, je suis obligé de te mettre en fugue. Me répond mon éducateur.

Je souffle et regarde les alentours, j'en ai au moins pour 2h30 de retour. Quelle idée j'ai eu de partir voir mes cousins sur un coup de tête sérieux.

Ok tu souffles c'est mauvais signe, t'es où la ?

Nanterre. Je répond en me grattant l'arrière de la tête tandis qu'ils se foutent de ma gueule.

Putain Naha t'abuse. Il gueule. Bon bouge pas je viens te chercher.

Je le remercie et raccroche après lui avoir indiqué où j'étais.

Alors ? Me demande mon plus petit cousin directement après.

Théo vient me chercher.

Ils hochent la tête et on se repose en rond par terre, pour continuer à parler de tout et de rien.

T'es vraiment la seule casos qui a chaque fois que tu sors, tu finis par être déclaré en fugue hein. Rigole Lyes.

J'lui lance ma canette de coca vide mais Johan, mon plus grand cousin, l'intercepte à quelque centimètres du visage de Lyes.

Vous avez pas bientôt fini vos conneries ? Râle t'il.

On se tait aussitôt, mais éclate de rire quelques secondes après que nos regards se sont croisés.

Vous êtes vraiment cons c'est pas possible. Marmonne Enzo en secouant la tête.

On rigole encore plus avant de se checker.

Je sais pas ce que je ferais sans mes cousins putain. J'ai l'impression d'avoir trois grands frères, avec une bête de complicité. Déjà y'a Johan, le plus grand, il a vingt-cinq ans et il serait près à tout pour nous, et nous de même, c'est lui qui nous a limite éduqué. Ensuite y'a Enzo, qui a vingt-ans, il est exactement pareil que Johan, c'est pas pour rien qu'ils sont frères. Puis en dernier y'a Lyes, le plus petit, il a mon âge, c'est-à-dire seize ans. On a une bête de complicité nous deux, j'ai pas l'impression que c'est mon cousin, mais plus mon frère jumeau.
Ils sont restés habiter à Nanterre, malgré que je sois partie, parce que c'est là où nous avons grandi, et que malgré que je sois à Corbeil, je peux retrouver mon lieu d'origine en venant les voir.

Je sors de mes pensées par Lyes qui décident d'aller taper un foot avec des gars du quartier. On le suis, mes cousins vont jouer avec lui pendant que je me pose sur la rambarde.

Une heure trente plus tard, j'aperçois la voiture de Théo qui vient de se garer sur le parking. Il sort de la voiture et se dirige vers nous.

Toi. Il me pointe du doigt. La prochaine fois tu rentre à pieds ok ? Je rigole et il me frappe à l'arrière de la tête. Rigole pas je suis sérieux.

Il ment, il dis ça à chaque fois.

Théo est un éducateur qui bosse dans le foyer où je suis. Il m'a pris sous son aile quand je suis arrivée et je le remercierais jamais assez pour ça.

Mes cousins arrivent lui dire bonjour, vu le nombre de fois où je suis resté bloqué ici sans moyen de rentrer, ils ont fait connaissance avec lui.

On parle encore plusieurs minutes puis nous partons.

Je te préviens quand rentrant, tu vas te faire engueuler par la dirlo, elle est en furie contre toi.

J'hausse les épaules.

Tant pis.

Ta préparer tes affaires pour demain ? Me questionne t'il.

Demain.
Le jour où je pars du foyer.

Je le ferai en rentrant.

Il secoue la tête et me donne son téléphone pour que je mette de la musique pendant qu'il s'engage sur l'Autoroute.

————

On est arrivés depuis une heure au foyer, mais je l'ai ai passé dans le bureau de la directrice, a me faire sermonner sur ce qui c'est passé ce soir. Comme quoi j'étais pas responsable patati, patata. Bref la routine.

Je me dirige vers la salle de bain après avoir pris mes affaires. Je souffle après m'être démaquillée. Horrible. Je secoue la tête et pars à la douche. J'y ressort une cinquième minute plus tard. J'enfile mon pyjama et part dans ma chambre.

Je finis mes affaires après une trentaine de minutes et m'étale en étoile sur mon lit.

Ça y est demain c'est le départ. J'ai passé six ans de ma vie ici. C'est pas rien. J'ai des bons, comme des souvenirs ici, et franchement, ça va me manquer. Fin, c'est pas le foyer qui va me
manquer, mais les gens qu'il y a, genre Théo, Jordan, Leica, en gros, tout ce beau monde.

Sur cette pensée, je me laisse emporter par morphée.

paradis artificielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant