QUARANTE QUATRE

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NABIL, 9 juin 2017 ~ 09h27

Nana réveille toi. Je dis en passant ma tête dans l'entebaillement de la porte.

J'attend quelques secondes et souffle avant de rentrer dans sa chambre.

Allez bouge on va être en retard.

Je vais ouvrir ses volets et me tourne vers elle en pensant que ça va la faire réagir. Je fronce les sourcils et m'approche de son lit.

Nana. Je la secoue.

Je prends quelques secondes et recommence.

Nana c'est plus drôle. Je râle.

Je retire ma main de son épaule et la regarde. Mon cœur loupe un battement en voyant que son corps ne bouge pas.

Nana ! Je la secoue fort. NANA ! Je gueule.

Je la secoue de plus en plus fort mais je m'arrête pour prendre son pouls.

Elle respire plus.

NANA ! Je hurle en la secouant dans tout les sens. PUTAIN TARIK !

Il se passe quoi Nab ? Demande Tarik en rentrant dans la chambre à son tour.

Elle respire plus. Je me tourne vers lui, les larmes aux yeux.

Il bug quelques secondes et arrive en deux secondes à son lit.

Pousse toi.

J'ai pas le temps de réagir qu'il me pousse et la porte. Il sort aussitôt de la chambre, moi à sa suite.

Elle a quoi ? Interroge Kemil, perdu.

On va à l'hosto ! Dis mon frère. MAINTENANT ! Il redis en voyant qu'on bouge pas.

On réagit aussitôt et sort de l'appartement, dévalant directement les escaliers. On se dirige vers les voitures, et une fois à l'intérieur, il démarre aussitôt. Kemil est à l'avant de la voiture, moi derrière avec elle.

Nana je t'en supplie réveille toi. Je continue de la secouer. Son corps est froid. Je dis en me tournant vers les garçons.

Tarik sert les poings sur le volant tandis que Kemil se tourne vers moi, l'air effroyé.

BOUGE LA PUTAIN DE TA RACE ! Gueule mon frère en voyant que la voiture de devant reste à l'arrêt.

Elle redémarre aussitôt et il trace, grillant tout les feux rouges, les stops. J'imagine tout les pires scénarios dans ma tête.

Ça peut pas être la fin.

C'est impossible.

Nana je t'en conjure réveille toi. Je la secoue, les larmes coulant sur mon visage.

Malgré tout, je peux voir un sourire apaiser sur son visage.

Non.

Elle a pas le droit de nous abandonner comme ça.

Elle a réalisé son rêve, trouver une famille, des amis et même un copain.

Elle peut pas partir après tout ça.

Même si une part de moi le savait, depuis son dernièr match elle était épuisée fois mille. Toujours pale, toujours livide, toujours au bords du malaise.

Mais je pensais que ça allait passer.

Enfin, je l'espérer.

Tout s'enchaîne très vite. La route, l'arrivée à l'hôpital, la prise en charge de Nahaya. La seule chose qui ne passe pas, c'est l'attente dans la salle pour avoir de ses nouvelles. Ça fait des heures qu'ont attends.

paradis artificielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant