paradis artificiel

treize

NAHAYA ~ 24 novembre 2016, 22:19

— PUTAIN NAB ARRETE ! Gueule Tarik.

Pourtant il ne l'écoute pas, il continue. Ils essayent de l'arrêter mais rien, il continue.

— Je vais t'apprendre a toucher a ma miff fils de pute. ll crache en lui redonnant un coup.

— STOP JE T'AI DIT ! Son frère va l'attraper.

— Putain lache moi la ! Il se débat.

Les gars disent au mec de dégager ce qu'il fait aussitôt, crachant du sang au passage. Tarik essaye de contrôler Nabil tandis que je suis spectatrice de la scène, complètement paralysé face à la violence.

Je le revois en lui, continuant alors que je lui demander d'arrêter.

Ils sont pareils.

Il a suffi qu'un gars des pyramides vienne pour que ça parte en baston entre lui et Nabil, l'un des memes qui était venus à l'appart quand j'étais seule.

— Naha bouge de là, reste pas ici.

Je sursaute en voyant Kemil face à moi. Je relève la tête vers lui et le vois me parler mais j'entend rien, comme si j'étais ailleurs. Je vois son air paniqué arriver petit à petit mais non, mon regard reste bloqué sur Nabil, du sang coulant de son visage et de ses poing.

— PUTAIN LES GARS ONT A UN SOUCIS !

C'est la seule chose que j'entend avant de les voir arriver devant moi. Lui aussi s'approche et instinctivement je recule.
Ils l'ont remarqués, il l'a remarqué.

— Nahaya.

Rien.

— Oh Nahaya.

Je sens une main tourner mon visage laissant apparaître Tarik dans mon champ de vision, son frère juste à côté.

— Eh respire.

Respire ?

Ma respiration.

Elle est haletante comme quand je l'avais en face de moi. Son visage prend place sur celui de Nabil et je revois tout. Tout ce qu'il m'a fait subir. Le cadet s'approche me faisant reculer de plusieurs pas ce qui semblent les surprendres.

— Oh Nahaya, il se passe quoi ? Me demande Mâcha.

Par je ne sais quelle force j'arrive à prendre la parole en le regardant lui, dans les yeux.

— Je- j'crois que j'ai peur. Je chuchote comme si je voulais le dire qu'à moi.

— Peur ? Nabil répète.

— Peur de toi.

Leurs visages étonnés me confirment que je l'ai dit à voix haute et non dans ma tête.

— Peur de moi...? Il dit après plusieurs secondes.

— Tu es comme lui...

Aussitot je me coupe en posant mes mains sur ma bouche.

Putain quelle conne.

— Nahaya, c'est qui lui ? M'interroge Karim.

Après un petit temps, perdue dans mes pensées, je dis :

— Je- je peux pas. Je dis précipitamment avant de partir rapidement.

Je les entend crier mon prénom, Samy et Lucas essayer de me rattraper mais je fuis. Ou ? Je ne sais pas, mais le plus possible éloigné d'eux.