vingt trois

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NAHAYA ~ 16 janvier 2017, 21h08

Allez Nahaya tu peux le faire. Je souffle à moi-même.

Je prends une grande inspiration et réessaye pour la dixième fois de marquer un dunk a trois points.

PUTAIN ! Je gueule en voyant que je n'y arrive pas.

Je m'assois au sol, complètement essoufflée. Le basket est le seul moyen d'oublier ce qui se passe dans ma vie et le directeur du lycée m'a passé un double des clés du gymnase pour que j'y aille quand je veux, donc je passe clairement la moitié de mon temps ici. Soit ici, soit avec Tarik, ou soit avec Sabri et les gars.

Tu crois que c'est en te tuant au basket que ça va s'arranger ?

Je fais pas ça pour que ça s'arrange Tarik. Je réponds en me levant.

Pourquoi alors ?

La réponse est dans ta phrase.

Il semble réfléchir quelques secondes avant de comprendre. Je le regarde en haussant les épaules et passe à côté de lui pour récupérer mes affaires dans les vestiaires.

Nahaya-

On y va ? Je le coupe en éteignant les lumières du gymnase.

Regarde toi, ça ne peut pas durer. Tu vas pas bien et ton corps en subit les conséquences.

Je vais bien. Je dis sèchement.

Je l'entends souffler mais je l'ignore et ferme à clé le gymnase. Je le suis sans un mot jusqu'à sa voiture.

Les gars sont à l'appart. Ils ont organisé une soirée à la dernière minute. Il déclare en démarrant le moteur.

Je ferme les yeux espérant que ce qu'il a dit est faux, mais malheureusement non.

Alors si tu veux pas y aller je comprendrais. Ta juste a m'attendre en bas le temps que j'aille chercher des affaires.

Il a été très compréhensif sur le fait que je voulais rester chez mes cousins. Il n'a fait aucune réflexion ni objections, ce qui me soulage énormément. Mais ça fait bientôt une semaine que je loge chez eux, ça peut plus durer.

J'irais c'est bon.

Sure ?

J'hoche simplement la tête mais râle aussitôt quand il me frictionne les cheveux. Si il fait pas ça au moins une fois quand on se voit, il meurt je pense.

C'est Lyes qui te ramène, il a insisté pour le faire.

Pourquoi ? Je fronce les sourcils.

Tu lui demanderas toi-même. Il hausse les épaules.

Je fronce encore plus les sourcils mais ne rajoute rien de plus.

Le reste du trajet se passe dans le silence, mise a par la radio qui passe des musiques pourries. Une quinzaine de minutes on arrive aux Tarterêts. J'attend que Tarik soit garé et qu'il coupe le moteur pour descendre de la voiture.
Mon cœur se serre en voyant le bâtiment mais je décide d'ignorer.

Ça va aller ? Il me demande en me rejoignant.

J'hoche la tête et il passe son bras autour de mes épaules, je me crispe quelques secondes avant de me détendre. Je souffle un bon coup et m'avance vers le bâtiment. Je souris en reconnaissant Lyes qui fait des grands signes de bras dans notre direction mais mon sourire s'abaisse aussitôt en voyant Anas et Karim.

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