trente deux

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NABIL ~ 11 mars 2017, 18h26

— COMMENT ÇA NAHAYA FINIS À L'HOSTO ET PERSONNE ME PRÉVIENT ? Gueule Théo a l'autre bout du fil.

J'éloigne le téléphone de nous trois, en me rendant compte qu'il nous a niqués les tympans.

Tu viens d'être père, dis Nana, alors je pense que tu a autre chose à gérer que ça.

Mais sur la tête de Esmée que la prochaine fois que je te vois, tu te prends deux baffes dans ta gueule ! Il gueule.

A peine née que tu jure déjà sur sa tête. Ris Tarik.

Rigolez pas vous deux, parce que vous allez vous prendre pareil.

Avec Tarik on se regarde dans les yeux les sourcils haussés. Théo énervé c'est vraiment pas beau à voir, même s'il ne nous fait pas vraiment peur.

Oula je crois que le réseau bug. Je décide de couper court. Oulala ça va raccrocher !

Et je raccroche aussitôt sous les rires de Nana et Tarik.

Deux jours que l'opération pour son pacemaker est passée, mais les médecins veulent la garder sous surveillances pour au moins quatre- cinq jours.

Je vais chercher un truc à la cafet. Se lève Tarik. Café ? Il me regarde.

J'hoche la tête et il se tourne vers Nana.

Tu veux quoi ?

Rien.

On hausse tout les deux les sourcils, depuis qu'elle est réveillée elle ne mange presque rien, alors je suis d'accord les plats d'hopitaux sont degeulasses mais c'est pas comme ça qu'elle va tenir.

Je suis une salope si je te prends rien. Il bougonne en sortant de la chambre.

On rigole tous les deux pendant plusieurs secondes jusqu'à ce que je tourne mon regard vers elle. Elle est blanche, ses yeux sont vides. Ça me brise le cœur de la voir comme ça.

Eh Nab. Elle m'appelle.

C'est moi. J'hausse un sourcil en l'entendant prendre la parole quelques minutes après.

Je vous remercie d'être là.

Mon visage affiche un air surpris, pourquoi ? Pourquoi nous remercier ?

Me regarde pas comme ça. Elle ricane. A chaque fois que je me réveillais d'une de mes crises, y'avait personne avec moi, Lana et Naim ne pouvaient pas souvent venir, et mes cousins, c'était pareil. Et d'un côté je me suis dis heureusement, car j'ai toujours pensé que l'une de mes crises allait être fatale.

Mon cœur se serre en l'entendant parler. Comment une gamine de seize ans peut vivre tout ça et garder le sourire comme elle le fait ?

Et je voulais que personne ne voit ça, bien évidemment je ne veux pas que vous voyez ça si ça arrive un jour hein ! Elle s'affole.

Eh, tranquille bambina, t'affole pas pour rien. Je pose ma main sur son bras.

Mais bref, depuis que je suis arrivée, j'ai trouvé une raison de tenir, et de pas lâcher a une de mes crises ou même tout court, et c'est grâce a vous, alors je vous remercie pour tout.

Ca...ça veut dire que tu acceptes l'opération ? Je pose la question qui me brûle tant les lèvres.

Je sais que t'aimerais, mais non.

paradis artificielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant