paradis artificiel

vingt deux

NAHAYA ~ 08 janvier 2017, 09h29
NANTERRE, France.

Nuit blanche.

La première en plusieurs mois.

J'ai eu Tarik au téléphone cette nuit, il était inquiet de ne pas m'avoir vu à l'appart cette nuit, j'ai trouvé un mensonge à lui raconter, a voir combien de temps ça va durer.
Il était encore plus inquiet en entendant les bruits de voiture derrière moi, parce que bien évidemment, il décide de m'appeler pile au moment où je suis partie me balader.

Je lui ai dit que j'étais avec Naim et ses frères à Paris. Un autre mensonge.

Sur les coups de six heures je suis rentrée chez mes cousins et j'ai fixé le mur pendant des heures ne trouvant toujours pas le sommeil.

J'ai commencé à réaliser ce que j'avais perdu. Les gars, les frères, ma famille.

Je suis passé par la plupart des émotions. La rage, contre mon géniteur qui me fait subir tout ça, la colère, contre les gars qui ont préféré croire cette foutue lettre que moi, puis enfin la honte, honte d'avoir cru que ma vie allait enfin être normale.

Je suis si stupide d'avoir penser ca.

Ah oui j'avais oublié, il y a le manque. Les gars me manquent. Énormément.
J'aurais jamais cru autant m'attacher à eux comme c'est le cas aujourd'hui. Et je m'en veux de l'avoir fait, d'avoir cru que ça pouvait pas changer.

— Nana t'es réveillée ? Demande Lyes en passant sa tête dans l'entrebâillement de ma porte.

— Oui. Je répond simplement.

— Je peux venir ?

J'hoche la tête et aussitôt il rentre dans ma chambre avant de sauter sur mon lit.

— Gros sac. Je râle.

— Ta gueule.

Je lui lance un scarface ce qui le fait rire. Il se calme et reprend la parole :

— Je suis venue te dire que Tarik est là.

Tarik est quoi ?

— Ta dis quoi ? Je tourne aussitôt la tête vers lui.

— Il est là. Dans le salon.

— Pour ?

— Pour toi.

Pour moi ? Donc il est pas au courant de l'histoire ? Soit il est pas au courant, soit il est au courant et il va réagir comme les gars.

— Tu veux que je lui demande de venir ?

— Ça te dérange pas ?

— Bien sûr que non hmar. Il lève les yeux au ciel en se levant de mon lit. Je vais lui dire de venir.

— Merci.

— Ta gueule. Il sort de ma chambre.

Je ricane et enfile aussitôt un pull. Quelques minutes plus tard, on toque à ma porte.

— Nana ? Il fait comme Lyes plutôt.

Les larmes me montent au yeux en le voyant mais je les sèches aussitôt. Il rentre dans ma chambre, fermant la porte derrière lui, et viens s'asseoir à côté de moi. Je me cale aussitôt dans ses bras quand il les ouvre.

— Ça va ?

— Et toi ?

— Ta présence manque à l'appart. Il répond simplement.