vingt neuf

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NAHAYA ~ 24 février 2017, 09h28
LONDRES, Angleterre

On vient à peine de s'asseoir à table, notre petit déjeuner devant nous, que des personnes de l'équipe adverse viennent nous rejoindre.

Salut. Dis l'un d'eux.

Tout le monde répond par un signe de main tandis que moi je me contente de manger mon bol de céréales.

Vous êtes l'équipe de Paris ? Demande l'une des filles, au cheveux extrêmements rouge.

Ouais. Répond Hugo, déjà lassé.

Cool. Nous on est du sud. Répond une autre. Vers Toulouse.

Cool pour vous. Répond en soufflant Naim.

L'équipe adverse continue à parler, racontant à moitié leur vie, ce qui est épuisant.

Et c'est comme ça qu'on a fini la ! Conclut l'une d'elles avant de débuter une autre histoire.

Une quinzaine de minutes plus tard, l'un d'eux prend la parole en levant la tête vers moi.

Elle est muette votre copine ou quoi ? Interroge l'un des gars en me regardant.

Non mais j'aurais aimé être sourde pour ne pas vous entendre débiter autant. Je rétorque en me levant, mon bol en mains.

Ils haussent tous les sourcils, surpris, tandis que mon équipe rigolent. Je pars poser mon bol sur le comptoir, là où ils nous l'ont indiqué le jour de notre arrivée, et part directement dans ma chambre. En montant les escaliers je jette un coup d'œil à mon téléphone pour voir si j'ai une notif mais rien.

Toujours rien.

Je souffle et balance aussitôt mon téléphone sur le lit, avant de m'étaler dessus en étoile de mer, exaspérée.

En six jours, on s'est juste envoyé un message avec les frères, et encore. Je leur ai demandé si ça allait et ils m'ont juste répondu oui. Pas de et toi, pas de tu va bien, rien. Même les gars font les morts.

La seule personne qui me répond c'est Layana, mais elle ne voit pas les garçons non plus donc elle ne peut rien me dire.

Toujours pas de messages ? Me demande Lana en arrivant dans la chambre.

Toujours rien.

Les enfoirés. Elle souffle.

Tant pis. On va pas penser à ça, on a un match aujourd'hui. Je me redresse.

Ouais, et il serait peut-être temps de se préparer d'ailleurs.

J'ai pas le temps de réagir qu'elle me lance aussitôt ma tenue de basket en pleine tête.

Allez bouge, je te laisse t'habiller en première.

Ouah la chance ! J'ironise en partant dans la salle de bain.

Je rigole, je rigole, mais c'est vraiment une chance car même pour s'habiller elle met du temps.

Bah t'ira te faire foutre la prochaine fois !

Je rigole toute seule et ferme la porte après avoir posé mes affaires sur le meuble. Je souffle un bon coup et me regarde dans le miroir, regrettant aussitôt mon geste. Je me regarde quelques secondes et me tourne pour me changer, j'enfile une brassière, le haut de l'équipe. Je mets ensuite un cycliste et le short qui va avec. Je me parfume de déo et de parfum que j'ai piqué à Sabri.

paradis artificielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant