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CHAPITRE 30 : RETOUR A LA MAISON


Point de vue: Ella

En tant normal, je l'aurai envoyé bouler mais la fatigue me reprend d'un seul coup et une nouvelle vague de douleur réapparait dans mon bas ventre. Il ouvre la portière conducteur au moment où je passe au-dessus du levier de vitesse. Je m'installe, m'attache et je laisse ma tête retomber sur la vitre. Les yeux fermés, je m'imagine plusieurs scénarios qui aurait plus se passer si je n'étais pas arrivée à temps. Comment aurais-je réagi si j'avais récupéré Elio blessé gravement ? Ou par terre complétement inconscient ?

Une chaleur se propage sur ma cuisse. Je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir que c'est la main d'Elio, tout comme ma main qui vient se poser sur la sienne par automatisme. Me crispant de nouveau sous ma douleur pelvienne, la main d'Elio se referme sur ma cuisse. Son pouce qui caressait ma peau me détendait bien plus que je ne l'aurais pensée.

Après cela, mon esprit s'est complétement déconnecté. C'est la sensation de froid sur ma cuisse qui me réveille bien plus tard. L'instant d'après ma portière s'ouvre et des bras viennent me porter.

- Rendors-toi belleza, je serais là à ton réveil.

- Finit la journée de boulot ? Je marmonne.

- Oui elle est finie.

Je souris faiblement avant de cacher mon visage dans son cou et de l'entourer de mes bras. Il me tarde de m'allonger dans le lit pour dormir. J'espère tout autant qu'il va rester avec moi. Si Estéban veut vraiment que je me repose pleinement, il me faut être dans ses bras. C'est le seul moyen d'être sûr de ne pas avoir de cauchemars pendant mon sommeil. Ses mains sur mon corps se referme avant que je ne l'entende me murmurer dans mon oreille :

- Te rappelles-tu ce que je t'avais dit quand Rafaël était venu à Tijuana ?

- Avant ou après que tu m'ais traité de pute ? Je chuchote la voix endormie.

- Ella. Gronde-t-il.

- Oui je m'en souviens. Ne rien dire et ne pas ouvrir les yeux. Que se passe-t-il Elio ?

- Le boulot. Il répond d'une voix rauque.

- Dois-je m'inquiéter ?

Je n'obtiens aucune réponse à ma question seulement un grognement sourd provenant du fond de sa gorge.

- Primo ! (Cousin !)

Rien qu'en attendant sa voix, mon corps se crispe. Elio le ressent et ressert sa prise et moi je plonge encore plus mon visage dans son cou.

- Que fais-tu là ? Comment as-tu su que j'étais en Colombie ?

- Je n'ai pas le droit de rendre visite à mon cousin ?

- J'ai déjà entendu cela. Moi je me demande pourquoi j'ai toujours des Italiens en travers de ma route depuis des mois. Hein Rafaël ? Cousin ou non, je n'hésiterai pas à te trouer le crâne.

Je fais tout pour rester immobile pour ne pas attirer l'attention sur moi. Je ne veux pas ressentir cette sensation que j'ai eu quand il était venu voir Elio à Tijuana. Elio réajuste sa prise pour qu'il puisse me tenir d'un seul bras. Je resserre par la même occasion mes bras autour de son cou. Je lui aurais demandé de me poser mais vu ma fatigue je ne sais pas si j'arriverai à tenir debout et je n'ai pas du tout envie que son cousin me voit dans un moment de faiblesse. Alors je m'agrippe à lui comme je le peux.

- Dégage tout de suite de mon hôtel avec tes sbires Rafaël ?

- Je suis venu seul primo.

Rien que pour tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant