𝟽 | 𝙹𝙰𝙼𝙴𝚂𝙾𝙽

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"J'aimerais échapper à ce monde. Vivre me terrifie. Car les flammes des enfers sont prêtes à tout pour m'engloutir."





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Maudite fenêtre !

Mon équilibre laisse à désirer quand je tente de faire glisser ce volet qui est bloqué à mi-chemin. Après plusieurs jours à pourrir comme un mort-vivant, je n'en peux plus.

Il me faut de l'air et vite.

– Allez... marmonné-je en serrant la mâchoire avec une rogne meurtrière. Ouvre-toi !

Une main sur les côtes, l'autre agrippée au bas du volet, je puise dans mes dernières forces afin de me permettre de voir ce qui se passe à l'extérieur de cette pièce.

Je dois partir. Le temps m'est compté.

Mes frères, Damon et Warmer, me manquent.

Il est impératif que je file en douce. En revanche, avec cette infirmière qui débarque toutes les dix minutes avec sa piqûre remplie de substance qui drogue mon corps d'antidouleurs et cette fille qui ne me lâche pas la grappe, il va falloir que je sois plus que malin.

Je force encore et tire un peu plus sur mon corps. Une douleur équivalente à une déchirure me transperce la poitrine. Je lâche un râle et retombe en arrière. Mon dos musclé heurte avec lourdeur le matelas. Je soupire de lassitude et passe une main sur mon visage afin de chasser les tracas qui me bouffent de l'intérieur depuis des heures.

– Il ne s'ouvre plus depuis un petit moment, s'élève une voix féminine.

Mon cœur rate un battement. Je me tourne vers la source de cette future perte de temps.

Une jeune femme au teint blafarde.

J'étais tellement obnubilé par ma tâche que je n'avais même pas remarqué sa présence. Et ce que j'aperçois me laisse sans voix.

Non parce que je suis bouche bée par sa beauté, mais plutôt parce que les gouttes d'eau qui s'écrasent sur le sol jusqu'à former une flaque à ses pieds me font grimacer. Ses cheveux blancs sont si humides qu'ils collent à son cou qui, je dois l'avouer, est mis en valeur grâce à cette chaîne dorée où un petit pendentif en forme de soleil l'entoure.

Pas le moins du monde perturbé par son état déplorable, ses yeux s'illuminent d'une lueur que j'ai dû mal à comprendre.

– Vous avez passé une bonne journée ?

Je la fixe avec dureté. Va-t-elle comprendre un jour que je ne vais pas lui adresser la parole ou alors est-elle juste trop naïve pour s'en rendre compte ? Je n'ai pas signé pour être dans une école maternelle où je dois apprendre les bases de la civilité à une gamine.

Il est temps de grandir.

Elisabeth hausse les épaules. Je la suis du regard, le corps figé pour ne pas risquer un mouvement de travers. Ses pieds nus glissent un peu sur le sol alors que l'eau dégouline de son corps. Je constate avec désespoir que sa bête à quatre pattes est aussi sale qu'elle.

Mes doigts me démangent et ma gorge me titille de lui dévoiler que sa tendance maladive à tout laisser en plan me rend dingue. Je n'ai pas encore oublié l'épisode de la serviette usagée. Malgré mon air grincheux et mes yeux qui lui lancent des éclairs, la fille se rapproche de mon lit, un immense sourire au visage.

D'abord hésitante, elle finit par prendre son courage à deux mains et me tendre un coquillage à la teinte caramel.

Je la dévisage sans comprendre.

FAVOR THE NIGHTMARE (SPIN OFF) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant