FAVOR THE NIGHTMARE (SPIN OFF)

𝙿𝚁𝙾𝙻𝙾𝙶𝚄𝙴

𝙹𝙰𝙼𝙴𝚂𝙾𝙽

Quelques mois plus tôt

Un coup de massue.

Voilà ce que je ressens lorsque mes paupières parviennent à cesser leurs papillonnements afin de libérer ma vue. Un mal de tête cuisant fustige mon crâne comme un marteau-piqueur insatiable. Je lève une main jusqu'à mon front et le malaxe avec frénésie.

Ma peau irradie de fièvre.

Un frisson traverse tout mon corps, chaque membre engourdi, et dans ma poitrine... Mince alors ! On dirait qu'une voiture a écrasé mes côtes, les brisant les unes après les autres jusqu'à les broyer.

Mon visage se crispe d'une grimace révélatrice de mon état physique. La sueur, le sang et une menace imminente flottent dans l'air, perceptibles même à dix kilomètres.

Ça ne devait pas faire aussi mal...

Mon visage me brûle, chaque inspiration par le nez s'accompagne d'une respiration sifflante. Mes yeux clignent à plusieurs reprises, tentant de dissiper le flou qui s'insinue en moi.

Tout est si confus, si sombre...

Mes doigts glissent sur un tissu d'une douceur cotonneuse, frais et d'une propreté qui me rassure aussitôt. Où suis-je ? Mes narines s'élargissent et permettent à l'air libérateur d'inonder mes poumons. Ma poitrine douloureuse proteste violemment à cette initiative et m'envoie une piqûre de rappel.

Mon corps s'arc-boute dans une vaine tentative d'adoucir le désastre qui sévit à l'intérieur. Malheureusement, aucune position ne soulage le supplice, et je gémis en agrippant avec fermeté le bord d'un lit.

— Monsieur ? m'appelle une petite voix lointaine.

Que s'est-il passé ?

Après de longues semaines sans aucune nouvelle de mon frère aîné, j'ai sauté dans le premier avion venu. Sans me soucier de l'impact que cela pourrait avoir sur ma carrière. Il fallait que je sache si Warmer allait bien. Mais désormais, la réalité me frappe, brutale, alors que je tente de rassembler les pièces éparses de ma mémoire fragmentée.

Si quelque chose lui était arrivé... je ne me le serais jamais pardonné. Alors, j'ai foncé. Ashraf, mon majordome, m'a affirmé que je pourrais trouver des réponses dans un lieu qui se nomme « Burn Giver ». À l'intérieur de ce hangar à l'odeur de sueur et de sang, j'étais loin de me douter des risques que j'encourais en y mettant les pieds.

On m'a manipulé, obligé à combattre des adversaires pour obtenir des réponses. Je pensais que certains hommes connaissaient l'endroit où mon frère s'était caché. Je me suis trompé... Tout ce que j'ai récolté, ce sont des bleus sur le corps et un black-out complet. Je suis incapable de me souvenir des types qui m'ont fracassé. Et aujourd'hui, je me retrouve ici.

Réagir sur un coup de tête n'est pas dans mes habitudes. Je laisse ce trait de caractère à mon plus jeune frère, qui s'en charge parfaitement bien à ma place. Moi, je reste dans mon coin, à attendre que le temps passe.

J'observe, je réfléchis, et seulement si la situation l'exige, j'agis.

En aucun cas je ne fais usage de mes poings. Pour ce moyen plus brutal, je peux attendre d'être sur le ring, afin de me laisser submerger par la rage qui sommeille en moi depuis toutes ces années.

Mon père est un monstre. Il est encore là, toujours aussi ancré en moi, avec ses griffes acérées dans mon esprit. Je veux qu'il disparaisse, mais il ne parvient pas à se retirer de mes pensées.