"Il n'existe plus cette petite lueur. Je ne décèle plus l'espoir."𝙹𝙰𝙼𝙴𝚂𝙾𝙽
– Hé, doucement ! me surprend une douce voix féminine.
Je me redresse, une goutte de sueur perle sur mon front. La paume d'une main frôle le bas de mon dos, couvert d'un T-shirt fluide qu'on m'a prêté. Je fusille du regard ce contact physique qui me révulse. Un haut-le-cœur me noue l'estomac et je peine à maintenir un équilibre alors que mes paumes s'enfoncent dans le matelas. Malgré ma froideur, l'infirmière persiste à m'aider, mais je la repousse d'un geste sec.
– Je n'ai pas besoin de votre aide, Hello Kitty, grondé-je, son malaise est flagrant face à mon rejet.
Je suis encore désorienté par ma nuit agitée. Et désormais, je suis de mauvaise humeur. D'autant plus qu'un mal de crâne tambourine contre mes tempes depuis mon réveil. Pourtant, je fais tout mon possible pour me retenir d'être méprisant envers cette femme.
– Oh ! C'est juste la procédure pour ne pas déboussoler les patients ayant fait un malaise, tente-t-elle de s'expliquer.
Une légère impatience monte.
– De quoi parlez-vous ? Je ne me suis pas évanoui. (Mon regard tombe sur mes doigts.) Quand avez-vous fait ceci ? demandé-je, perturbé de découvrir un bandage.
Kitty pince ses lèvres comme si elle cherchait les bons mots.
– Après que vous avez perdu connaissance, nous avons désinfecté vos mains ainsi que vérifié l'état de vos côtes. Ne vous en faites pas, tout va bien, me rassure-t-elle alors que je suis encore bloqué sur ses derniers mots.
Je scrute les environs. La chambre est vide, les rayons de la lune percent l'obscurité.
Combien de temps ai-je dormi ?
– Vous avez une bonne étoile, Jameson.
Un carreau de chocolat apparaît devant mon nez. L'infirmière m'adresse un sourire qui m'encourage à le saisir. Je refuse d'un mouvement sec de la tête, ce qui la fait soupirer d'ennui.
– Vous ne risquez pas de partir si votre santé ne s'améliore pas.
Je lève un sourcil. Est-elle en train de me faire du chantage ? Eh bien, ça fonctionne. Parce que je m'empare de son stupide carreau. Mon geste semble la ravir, puisqu'elle prononce d'un ton plus chaleureux :
– Vous voyez quand vous voulez ! (Elle remballe son matériel.) Reposez-vous, tous les deux. Je reviendrai demain à la première heure.
Le souvenir de l'autre soir me revient en mémoire.
J'étais déboussolé, avachi par mon cauchemar...
Enfin seul, je lance le chocolat contre mon drap et passe une main sur mon visage. J'espère, inconsciemment, que cela effacera mes tracas. En revanche, la porte qui se referme avec douceur m'indique le contraire.
Elisabeth entre dans la pièce, aussi silencieuse que son toutou qui s'est déjà précipité sur son lit. Je me redresse et l'examine du coin de l'œil.
C'est curieux, cette fille est un moulin à paroles et ce soir, pas un seul son ne s'extirpe de sa bouche. Même lorsqu'elle se débat avec l'un de ses lacets, rien ne sort. Dès qu'elle parvient à s'en défaire, elle saisit une roulette de bandage. Sauf que son chien se lève d'une traite, l'attrape dans sa gueule et se rue de mon côté. Ma camarade de chambre, étonnée par ce vol, s'élance à sa poursuite.
VOUS LISEZ
FAVOR THE NIGHTMARE (SPIN OFF)
RomanceDepuis son enfance, Jameson navigue dans un océan de cauchemars. Boxeur à l'avenir florissant, il se perd progressivement dans l'oubli, convaincu d'avoir perdu son cœur il y a des années. Son dernier espoir : la famille. Lorsque son aîné disparaît d...