𝟹 | 𝚂𝙸𝚂𝚂𝙸

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"La goutte d'eau qui fait déborder l'océan. Euh... Je crois que c'est plutôt le vase. Ou la cruche ? Et puis, flûte ! "






𝚂𝙸𝚂𝚂𝙸






Quel ennui mortel !

Cinq jours sont passés depuis la venue de monsieur L'insociable dans ma chambre. Cent vingt longues heures à poireauter devant son lit, l'attention plantée de son côté.

Je passe plus de temps à compter le nombre de carreaux qui longent le mur de ma salle de bain que de minutes à discuter avec mon nouveau colocataire. En même temps, ce n'est pas très difficile puisque ce dernier roupille toute la journée.

Moi qui pensais avoir enfin quelqu'un avec qui passer du temps...

Je souffle en faisant virevolter une mèche de mes cheveux dans les airs. Mes doigts tapotent le matelas où je suis allongée depuis le début de la soirée. Ma tête est enfoncée dans un coussin douillet pendant que je fixe le plafond d'un blanc si pur, qu'il me donne envie de lever les yeux au ciel.

Il fait tellement chaud dans cet endroit que ça en devient insoutenable.

Le temps en Australie est vraiment une plaie !

Et la chaleur dégagée par ma lampe de chevet ne fait qu'empirer celle de l'extérieur... Je prends une profonde inspiration quand un gémissement surgit sur ma droite.

Je grimace à ce son.

Et voilà, ça recommence...

Ce type n'est peut-être pas bavard, mais c'est dingue comme ses rêves sont agités ! Je n'en dors plus de la nuit. Au départ, j'étais clémente. Après tout, il venait à peine de débarquer. Toutefois, après des jours à entendre les plaintes de son sommeil, j'ai abandonné mon envie de lui parler tout court.

Sans rire, j'aimerais dormir aussi !

Mon colocataire s'agite et son drap s'entortille autour de ses jambes. Un grognement plaintif m'échappe alors que mes doigts cessent de tapoter contre le matelas.

– C'est reparti pour une nuit de moins...

Je vais porter plainte à son réveil.

Et je pensais que partager ma chambre allait être sympathique ?

Quelle ironie ! C'est insupportable.

Un autre cri de douleur surgit. Cette fois, même Snow s'en plaint. Sa petite tête blanche se lève alors qu'il se trouve au bas de mon lit. Mon protecteur, grogne dans sa direction, les canines de sortie.

Je penche ma tête d'un côté.

— À ton avis, chuchoté-je, contrariée. Je devrais le faire rouler jusqu'au palier et le laisser dormir sur le sol ? Il pionce si bien que l'endroit où il se trouve n'aurait pas d'importance, non ?

Et puis, tout le couloir serait ravi de l'entendre geindre.

Cette idée me plaît.

Je contracte la mâchoire et laisse ma tête s'enfoncer dans mon coussin. Les nerfs à vif, je positionne mes paumes contre mes oreilles.

– C'est pas possible !

Je peste dans ma barbe avant de me lever d'un bond. Mon chien sursaute sous le coup de la surprise. Je rejette les couvertures de mon corps avec hâte.

Allez... argh !

Mes pieds s'emmêlent avec le tissu fin. Mes jambes s'agitent dans tous les sens alors que mes cheveux me barrent la vue.

FAVOR THE NIGHTMARE (SPIN OFF) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant