FAVOR THE NIGHTMARE (SPIN OFF)

𝟻 | 𝙹𝙰𝙼𝙴𝚂𝙾𝙽

"Je n'ai rien à offrir à ce monde. Si je le touche, il tombera en ruine."

𝙹𝙰𝙼𝙴𝚂𝙾𝙽

– Faites attention ! pesté-je tout en lançant un regard noir à l'infirmière.

La femme, les mains tremblantes, serre de trop mon bandage qu'ils ont décidé de rouler autour de mes jointures. Miss bouclettes est silencieuse depuis un bon bout de temps. Je crois que mon ton glacial l'a refroidi.

– Excusez-moi, je... je vais encore tirer un peu, bafouille-t-elle, la gorge nouée. Ça ne devrait plus être trop long.

Assis sur ce lit d'hôpital depuis de longues minutes, j'ai le derrière et les jambes engourdies. J'ai passé beaucoup trop de temps ici. Et heureusement, ma voisine de chambre n'a pas établi le moindre contact avec moi depuis notre rencontre. Dans un certain sens, ça me soulage de ne pas devoir l'affronter.

J'ai enfin le droit à mon instant de répit.

– Souhaitez-vous une couverture ?

Je lève le menton dans sa direction. La femme à la peau mate me présente avec un grand sourire une épaisse couverture en laine. Ses yeux de biche me détaillent tandis qu'elle attend ma réponse.

J'espère qu'elle plaisante ! Il fait une chaleur à crever ici !

Je la foudroie du regard.

Pourquoi diable voudrais-je m'étouffer avec une couverture ?

La brune grimace et se racle la gorge.

– Oh... Pas de soucis. C'est juste que vous avez l'air d'avoir...

C'en est assez. Il faut que je sorte d'ici. Et c'est ce que je tente de faire en essayant de me redresser avec peine. Mes côtes me trahissent et me font grogner de douleur alors qu'elles s'élancent à nouveau. L'infirmière se précipite sur moi et insiste pour que je reste sur le matelas.

– Pas si vite ! Vous ne pouvez pas encore marcher. Votre corps est bien trop faible.

Un souffle de frustration franchit mes lèvres. Je ferme les paupières une seconde. Le toucher de cette femme est une brûlure sur ma peau. Personne, mis à part mes frères et quelques proches, ne parvient à m'approcher de cette façon. C'est pourquoi, quand elle frôle mon bras mis à découvert à cause de cette robe de chambre, je refuse son aide.

Kitty déglutit face à mon rejet et essaie d'arranger le coup à sa manière.

– En revanche, si vous souhaitez quelque chose d'autre, je serais ravie de pouvoir vous aider à l'obtenir, m'informe-t-elle avec un sourire si innocent que j'en ai la nausée.

Je la fixe longuement. Si bien qu'elle gesticule mal à l'aise. C'est une belle femme. Elle est de taille moyenne et ses formes généreuses seraient capables de séduire plus d'un homme. Sa peau ébène est lisse et sans imperfections. Un peu comme son autre patiente... Et je l'avoue, la compagnie de cette infirmière est bien plus plaisante que ma voisine.

Je réfléchis à ses paroles. M'aider à obtenir mes souhaits... quelle ironie !

Le visage d'infirmière perd en chaleur lorsqu'elle constate que je la dévisage avec rancœur. Serait-elle capable de me dire où se trouve Ashraf, mon majordome ? A-t-elle une idée de ce qui se passe avec mon frère aîné dans cette ville ? Si je reste dans cet endroit, que je loupe l'avion dans deux mois et que je rate les championnats de boxe pour lesquels je me suis entraîné toute ma vie, je peux dire adieu à ma tranquillité.