𝟷𝟾 | 𝚂𝙸𝚂𝚂𝙸

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" Il faut continuer à rêver avant que tu ne sombres dans les cauchemars."





𝚂𝙸𝚂𝚂𝙸





– La compagnie de ton toutou à quatre pattes ne te suffit pas ?

Sa voix porte un mépris qui me noue l'estomac. Le regard désintéressé qu'il lance à Snow me serre la poitrine. La petite boule de poils qui est étendue à ses côtés, soupire longuement.

Entre mon chien et moi, ce n'est pas si simple. Je ne peux plus me passer de lui, mais il ne ressent le besoin de m'aider que lors de mes crises. Et en ce moment, je ne suis pas en crise.

J'ai juste... peur d'être seule.

Les bips de la machine résonnent comme des milliers de petits couteaux transperçant mon cœur.

Je déteste ce bruit.

Je déteste cet endroit.

Quand je croise l'expression toujours aussi impassible de Jameson, je réalise que ça ne sert à rien. Il ne comprendra pas. Ce type semble dénué de toute émotion. Je ne l'ai jamais vu paniqué, effrayé ou même sourire de joie. Il y a quelque chose dans son cerveau qui fonctionne différemment. Il est incapable d'éprouver ce que je ressens à longueur de journée. Et c'est frustrant.

La joie, la colère, l'excitation, toutes ces émotions qui me submergent chaque jour sont naturelles. Je les exprime sans honte ni crainte.

Je pince mes lèvres. Mes joues s'enflamment sous cette gêne qui grandit au fond de ma poitrine.

Il n'y a que lui pour me faire ressentir ça.

– Va-t'en... Je suis toujours seule de toute façon.

Silencieuse, je balance mes pieds dans le vide pour essayer d'ignorer l'augmentation de mon rythme cardiaque.

Je le sais, je le sens.

Et surtout, je l'entends.

Ces battements secs et rapides font circuler le sang dans mes veines jusqu'à m'en donner mal au crâne. Parce que les bips de la machine prouvent que je suis un cas désespéré.

Ils me donnent l'impression d'étouffer, au sens propre comme au figuré.

Tandis que je m'apitoie sur mon sort, le matelas s'affaisse et une main chaude arrête les mouvements de ma jambe. Ce geste me surprend au point que je sursaute. Mon colocataire est assis à moins de trente centimètres. Il se tient là, le dos droit, à fixer la porte encore ouverte avec son air impassible habituel.

Jameson est resté.

J'ai l'impression que tout mon corps se tétanise. C'est la deuxième fois qu'il se montre gentil avec moi. Comment est-ce possible qu'un simple geste d'affection de sa part puisse me faire perdre mes moyens ? Sa présence me trouble tant qu'une délicieuse sensation s'épanouit dans mon ventre.

Je lutte contre la gêne qui menace de faire jaillir des paroles incompréhensibles de ma bouche. Je déraille un peu, emportée par ma mauvaise habitude de balancer des choses idiotes.

D'être maladroite, d'être tout simplement moi.

Alors, je lève un doigt pour désigner son œil d'un geste tremblant.

– Joli coquard. C'est possible d'en avoir un comme ça ? C'est franchement sexy à voir.

Mes yeux s'écarquillent quand je réalise ce que je viens de dire. Je serre la mâchoire, mon bras retombe sur le matelas comme si je n'avais plus de force dans les muscles.

FAVOR THE NIGHTMARE (SPIN OFF) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant