𝟷 | 𝚂𝙸𝚂𝚂𝙸

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"Les ombres flânent au-dessus de nos têtes, emprisonnent nos rêves et révèlent nos plus grands cauchemars."


𝚂𝙸𝚂𝚂𝙸


Mon entourage se couvre toujours d'inquiétude lorsque je décide de courir.

À chaque fois que mes pieds s'animent et que mes muscles athlétiques entrent en action pour accélérer la cadence, leurs voix horrifiées s'élèvent en cris d'avertissement à travers les couloirs maussades de l'hôpital.

J'y séjourne depuis des semaines et ne compte plus les interminables heures que je passe à errer entre ces quatre murs. Leurs paroles sont toujours empreintes de préoccupation à mon sujet et se gravent dans ma mémoire comme des griffes acérées.

Je ne leur en veux pas, ils sont inquiets pour ma santé. Car au fond, ma famille espère secrètement ma guérison.

Cette maudite maladie qui me colle à la peau depuis des années est incurable. Elle me grignote la poitrine de jour en jour. C'est tel un souffle soudain, puissant et destructeur. Une force rare qui entraîne des conséquences dévastatrices sur ma vie.

Et ça craint d'être moi...

Petite, j'aimais me dire que pour m'aider à grandir, le ciel s'était mis d'accord qu'il fallait me rendre la vie plus dure. Bizarrement, ça ne m'attriste pas. J'ai accepté mon sort, consciente que ma vie est compliquée, néanmoins pas plus que celle des autres.

Il y a toujours pire, voilà ce que je me répète sans cesse.

Et c'est la stricte vérité. Alors, pas question de se plaindre. Même lorsque je vois mes proches continuer de prier, espérant qu'un jour, un médecin au sourire enchanteur frappe à ma porte avec un traitement miraculeux.

Ce sont des putains de conneries !

La porte est restée fermée depuis des années.

Pas de médecin.

Ni de médicaments.

Juste une vie merdique.

Qu'est-ce que j'ai dit plus tôt ? Ah, oui, fini les plaintes !

J'enfile un gros sweat aussi clair que ma chevelure et rabats la capuche en coton sur le haut de mon crâne. Dans la pénombre, éclairée par la simple lueur de la lune qui survole l'océan, je jette un regard en arrière à mon compagnon à quatre pattes. Le Golden Retriever, de ses billes sombres, remplis d'admiration, me dévisage, la queue fouettant l'air.

Un sourire malicieux se dessine sur mes lèvres. Satisfaite, je prends la pose, digne d'une mannequin de Victoria's Secret.

— De quoi j'ai l'air ? lui demandé-je, taquine.

Snow se contente de remuer son petit corps poilu. Je redresse fièrement le menton et note cette réaction comme un compliment. Si nous étions dans la rue, les gens me prendraient pour une folle à parler à un animal.

Dommage pour eux, j'adore discuter avec mon chien d'assistance. Il est apparu dans mon monde lorsque j'avais le plus besoin de lui. Sa présence éclaire les coins les plus obscurs de mon esprit. Avec son pelage éclatant, ce Golden m'apporte son soutien. Il me guide, alarme les autres à l'instant où mon cœur s'emballe trop. Sans lui, je ne suis rien. Si ces deux yeux corbeaux n'existaient pas, ça ferait longtemps que les miens se seraient fermés pour l'éternité.

Et quand je l'observe avec son petit harnais sur lequel j'ai gravé quelques lys, je ne peux m'empêcher de le trouver absolument adorable.

Après avoir effleuré les de bracelets de perles blanches qui entourent mon poignet, je me rue à l'extérieur de ma chambre d'hôpital. Le couloir est calme à cette heure tardive. Les seuls bruits sont ceux des infirmiers qui s'affairent aux soins des patients.

FAVOR THE NIGHTMARE (SPIN OFF) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant