𝟷𝟹 | 𝚂𝙸𝚂𝚂𝙸

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"Cette nuit est étincelante, ne la laisse pas s'échapper."





𝚂𝙸𝚂𝚂𝙸






Je ne l'ai pas revu de toute la journée.

Le temps a filé sans que j'oublie ce qui s'est passé.

Je connais son prénom.

Même après avoir rendu visite à mon ami Hug, je reste toujours aussi déboussolée par cette révélation. Je n'arrive pas à croire qu'il m'a avoué son identité quelques heures plus tôt. En fait, depuis notre petite discussion, je suis tout excitée à l'idée de le retrouver dans la chambre afin d'en apprendre plus sur lui.

Je sais qu'il est resté l'entièreté de l'après-midi dans son lit sans en sortir. J'espérais avoir une conversation, après tout, nous avons fait un grand pas en avant. Des jours à être cloîtrée dans cet hôpital sans pouvoir échanger avec quelqu'un, c'est atroce à vivre. Mais aujourd'hui, je n'ai qu'une hâte : discuter avec Jameson et lui poser un milliard de questions.

À la nuit tombée, j'entre dans la pièce et remarque qu'il est déjà emmitouflé sous ses couvertures. Je soupire de déception.

Mon colocataire s'est endormi...

Il fait noir, aucune lampe n'éclaire d'une douce chaleur la pièce.

Ma bouche se crispe quand l'angoisse naît dans le creux de ma poitrine.

Rester plongée dans l'obscurité me donne l'impression de rejoindre Lady Diana à l'instant où je ferme les yeux. Camouflée sous des draps blancs, je cherche désespérément à trouver le sommeil.

Dos à mon coloc', je tente de penser à autre chose, espérant pouvoir rêver au plus vite. Et j'aimerais m'endormir sans aucun souci comme toutes ces autres personnes de mon âge, sauf que j'en suis incapable.

Une heure passe, puis deux, et... Un froissement de couette me fait sursauter.

Je désire me retourner pour savoir ce qui se passe pourtant mes muscles se paralysent. Mon corps est soulevé par deux puissants bras qui me réconfortent lorsqu'ils m'enveloppent avec tendresse. Une chaleur humaine envahit la mienne. Légère telle une plume, on me porte d'une grande facilité. Sous un tissu en coton, je sens des muscles saillants se tendre afin de me soutenir.

Stupéfaite par ce contact, ma bouche s'entrouvre.

En un rien de temps, je me retrouve allongée sur une autre surface douce, bien plus agréable que mon lit. Je lève le menton et le vois. Ses cheveux châtains paraissent plus foncés sans la lumière du jour, toutefois, il reste quelques mèches blondes qui illuminent sa peau dorée.

Je cligne des cils, incrédule.

Que fait-il ?

Malheureusement, je n'ai pas le temps de l'interroger. Il s'éloigne puis revient quelques secondes plus tard avec ses gants de boxe en main. Un détail m'interpelle. Lui qui se plaignait de ne pas pouvoir marcher tient parfaitement bien sur ses pieds. J'admire sa grandeur, sa carrure imposante. Il domine tant l'espace... c'est déconcertant.

Je cesse ma contemplation lorsque mon colocataire se précipite vers la fenêtre. Il ne prend même pas la peine de me jeter un dernier regard et escalade le rebord alors que son corps peine à se soulever.

Mes yeux s'écarquillent en voyant le volet ouvert et débloqué.

Ce bruit... c'était lui.

Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il fait que je retiens un cri lorsqu'il saute. Instinctivement, mon corps se penche en avant et je m'accroche au rebord de la fenêtre. Je retiens mon souffle. Jameson descend les escaliers de secours quelques mètres plus bas.

Il a dû atterrir sur le béton juste en dessous de notre chambre.

Alors qu'il s'éloigne, une anxiété sourde s'empare de moi.

Où va-t-il ?

Sa silhouette disparaît, tandis qu'il serre ses gants de boxe dans une main. Mon attention est attirée par la luminosité de la lune. Le ciel est dégagé, parsemé d'étoiles brillantes. Leur lumière se reflète sur mon visage pâle.

Je fronce les sourcils et étudie le lit dans lequel je me trouve.

Son lit.

La clarté de la lune est suffisante pour que je puisse le distinguer. Intriguée, je fixe l'endroit où il m'a déposé quelques instants plus tôt. Mes doigts caressent le drap en coton soyeux. C'est comme s'il savait que sa lumière suffirait à m'endormir, sans craindre le noir...

Des petits papillons voltigent dans le bas de mon ventre.

Il m'a déposé là, pour que je puisse dormir grâce à la lumière de la lune ?

Un bruit de moteur me tire de ma rêverie. 

Je tourne la tête vers l'extérieur. Cette fois, l'envie de fuir devient insoutenable.

Se rend-il dans cet endroit ?

Une dose d'excitation effleure ma curiosité.

C'est un doux péché, mais je m'en soucie peu. Je me jette sur mon téléphone, enfile à la hâte une paire de baskets basses et écarte les mèches rebelles de mon visage. Je laisse mes doigts s'agripper au rebord et une vague de détermination consolide mon idée. Le bandage qui enveloppe ma main n'est plus qu'un détail négligeable. Si je reviens avant que Kitty ne reprenne son service, personne ne remarquera mon absence.

Je lance un dernier regard à Snow et lui souris.

Comme le chante si bien Taylor Swift : "Cette nuit est étincelante, ne la laisse pas s'échapper."

Je suis restée enterrée dans cet endroit trop longtemps.

Il est grand temps de prendre la fuite.

Je puise dans la force de mes bras et saute à mon tour sans hésitation.

_

Alors ce chapitre ?

Les ennuis commencent...


𝙸𝚗𝚜𝚝𝚊𝚐𝚛𝚊𝚖
𝚓𝚎𝚊𝚏𝚘𝚛𝚜𝚝𝚎𝚛_


𝙺𝙸𝚂𝚂 𝙹𝙴𝙰,

FAVOR THE NIGHTMARE (SPIN OFF) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant