Nous avions entamé notre marche à travers une galerie illuminée de cristaux et de petits insectes de lumières afin de rejoindre le lieu du banquet. Nâga m'avait fait passer en premier afin que je prenne le temps de découvrir l'endroit à mon rythme.
Il faisait très chaud et étonnamment pas si humide que je ne l'aurais pensé. L'air restait lourd à cause des énergies brutes et je sentais une grande pression au creux de mon ventre. L'endroit était d'une pureté inégalée qui me piquait la peau, mais j'arrivais à le supporter avec les auras des reptiles, dont j'avais l'habitude, pour me couvrir.
J'avais aussi cette étrange impression que tout autour de nous vivait. Les murs semblaient respirer ; l'air vibrait ; les plantes bougeaient leurs feuilles à notre passage. Je ne trouvais pas cela très rassurant, alors je me collais un peu plus à Indra et Sözelif.
Nous finassâmes par arrivée dans une immense cavité qui ne semblait pas avoir de fond tellement qu'elle était grande. Une multitude de colonnes rocheuses semblaient y faire tenir la voûte dans une grande solidité.
La grotte était illuminée à la fois par les cristaux, mais aussi par des bougies et encens qui dégageaient une senteur florale très agréable. L'odeur des lieux me détendit tellement que j'eus l'impression de retrouver mon état second que j'avais expérimenté avec le guérisseur un peu plus tôt.
Plus au fond de la cavité, j'entendais du bruit. Comme si quelque chose de gros et de vivant s'y reposait, au vu de la respiration calme que je percevais. La pression que je ressentais depuis tout à l'heure venait de là, j'en étais certain. Était-ce le gardien de la source ?
Sur le sol se trouvaient en grande quantité des tapis et des coussins aux couleurs chaudes et qui semblaient tous d'une très grande qualité. Les broderies des tapis étaient faites avec des fils d'or et les coussins semblaient être en velours ou en soie. Les lieux respiraient la richesse et la joie.
Certains démons étaient déjà installés sur des coussins et grignotaient, tout en riant, quelques mets se trouvant sur les tapis. D'autres se prélassaient ici et là tout en s'embrassant, dans des étreintes langoureuses à deux ou même à plusieurs. Il y régnait une ambiance conviviale et très intime.
Chacun était dans sa bulle et les hordes étaient faciles à reconnaître et personne ne semblait mis à l'écart.
Tout autour de nous quelques personnes aussi peu vêtues que moi s'affairaient à terminer de disposer les divers mets sur les tapis. Il y avait tellement de plats que j'avais l'impression qu'une centaine de personnes allaient se nourrir ce soir.
Je vis aussi sur certains tapis, des bassines et des serviettes ainsi qu'à leurs côtés des petits pots en bois dont je ne connaissais pas la contenance.
L'une des personnes préparant les lieux nous vit et vint à notre rencontre. C'était lui aussi un démon reptile et il semblait à peine plus jeune que les juvéniles de la horde.
Le démon était simplement habillé d'un pagne fait en cuir et qui cachait autant que moi ses parties intimes. Il portait une sangle en tissus qui serpentait le long de son torse tout en prenant soin de cacher ses tétons et mettant en valeur sa musculature.
— Tout est prêt pour commencer le festin, commença-t-il avec un grand sourire. Tu dois être Cionà ?
J'acquiesçai et tombai dans son regard bleuté très magnétique.
— Enchanté, je suis Aurmí'r. Je fais partie de la horde de Fúïn qui se trouve là-bas, se présenta-t-il en montrant un reptile tout aussi grand et musclé que Nâga.
Je m'inclinai respectueusement et Aurmí'r fit une chose à laquelle je ne m'attendis pas : il me prit dans ses bras. Ne sachant pas vraiment quoi faire ou dire, je resserrais mes bras autour de lui et profitais de toute l'énergie positive qu'il m'envoyait.
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Serpens Natura
FantasyCionà, une jeune faé originaire de Rosamÿr, décide de fuir le pays en guerre et les chasses aux non-humains instaurés par les habitants. Il tente de trouver refuge sur le continent des Terres Arides, mais se fait enlever par des mages pour être vend...