Capitulum 34

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— Es-tu fin prêt, Cionà ?

Je me retournai vers Jiël'ir, finissant de mettre à mon bras l'un des bracelets que Gormïé m'avait offerts il y a quelques mois.

— Oui, je termine ça et c'est bon !

Le reptile hocha de la tête tout en me souriant joyeusement. Son regard dévia un instant sur mon corps, et une moue d'appréciation se peignit sur son visage. Ses yeux me firent frissonner.

Sözelif et lui avaient planté leurs crochets, à de multiples reprises le long de mes cuisses, la veille et j'en ressentais encore les effets. Après autant de temps avec ma horde, je n'étais pas encore arrivé à me faire à leurs venins. Ma sensibilité était toujours poussée à l'extrême et mon désir ne cessait d'être ravivé.

Ce n'était pas pour leur déplaire, cependant. Et peut-être à moi non plus, je l'avouais. J'adorais ressentir leurs auras vibrer autour de moi, me mettre presque à suffoquer sous la chaleur de mes compagnons et percevoir toutes nos émotions plus intensément.

Je pris une inspiration profonde, essayant de ne pas être débordé par cela. Il fallait que je me reprenne, nous allions bientôt partir.

Je finis de renouer le pagne tressé par Indra afin d'occuper mon esprit. Mes compagnons m'avaient offert beaucoup de tissus et le juvénile m'avait ainsi confectionné quelques vêtements avec ces derniers.

J'avais pris beaucoup de temps pour me préparer en cette fin de nuit. Et pour cause, mes compagnons voulaient fêter ma première année à leurs côtés. L'envie de plaire et de les remercier comme il se devait était plus que présent.

J'avais voulu marquer le coup aussi, en passant plus de temps avec mes compagnons dans des étreintes sulfureuses, avec l'espoir de nous offrir un premier né. Nos énergies étaient certes dans une grande symbiose, mais il manquait toujours une chose afin que la vie vienne se créer en moi. Mon corps était pourtant près, Jiël'ir m'avait assuré qu'un cocon solide s'était constitué dans la poche que Nâga avait fait en me perçant de l'intérieur.

Un léger soupir m'échappa, mais le torse de Qetzíl contre mon dos me fit vite revenir à l'instant présent.

Un nouveau banquet nous attendait derrière la cascade de la source. J'aurais peut-être préféré festoyer dans notre nid, mais mes compagnons adoraient me montrer à tous comme étant leur trésor le plus précieux. Ce n'était pas pour me déplaire.

Nous fêtions également le retour de la horde des pères d'Arún. Cela faisait un peu plus d'un mois qu'ils étaient partis à l'oasis de Mìraïnh'ir afin de parler d'échanges de marchandises entre les deux endroits.

J'avais très hâte de tous les retrouver et j'étais surtout impatient de prendre des nouvelles de leurs petits serpenteaux.

Qetzíl prit ma main et me guida vers la sortie du nid, tout aussi surexcité que moi. Il était très proche de Jormùn alors je n'étais pas étonné qu'il se mette presque à sauter partout et qu'il essaie de tous nous presser.

Nous fûmes les derniers à sortir, Arún fermant la marche. Ce dernier effleura à peine mon ventre, y faisant jouer son énergie brûlante.

J'eus le souffle coupé un instant, et la furieuse envie de retourner sur mes pas afin que nous prenions le temps d'une nouvelle étreinte ardente. Qetzíl termina à genoux, la respiration aussi haletante que moi et le même désir prenant vivement le corps.

— Attend que l'on soit arrivé avant de faire ça, rappela Nâga au demi-lebraude, d'une voix grondante.

Arún arrêta de jouer et son rire fit vibrer ma cage thoracique. L'énergie de notre meneur se mit à son tour à brûler en moi, semblant essayer de contenir celle du dominant. C'était comme s'ils tentaient tous les deux de prendre le dessus au creux de mon ventre.

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