Capitulum 14

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Ce fut une voix vibrante qui s'éleva dans les airs et ébranla tout mon corps, jusque dans mon âme.

J'avais l'impression que cette voix faisait écho partout dans la forêt et j'ignorai d'où elle pouvait provenir. 

Je finis par voir arriver entre les arbres une forme immense qui rampait de façon très lascive , presque paresseusement, tel un serpent guettant une proie dans l'ombre. Alors qu'elle se rapprochait toujours plus, l'eau dans laquelle je me trouvais, se mit à vibrer et ma respiration s'emballa rapidement due à sa puissance titanesque. 

La forme laissa place à une créature lumineuse et dont l'énergie me fit suffoquer toujours plus. C'était un immense dragon argenté. 

Il portait sur son crâne deux cornes luisantes et blanches et ressemblantes à des bois de cerf. Ses écailles argentées aux multiples reflets scintillaient semblant même illuminer les lieux. Ses yeux avaient la teinte de l'ambre et des crocs pointus sortaient de sa gueule rajoutant un peu de crainte sur sa personne. 

J'avais face à moi l'être le plus magnifique et le plus majestueux qu'il m'ait été de voir. Sa grandeur n'avait pas d'égal chez toutes créatures des autres plans que j'avais rencontré jusque-là. 

Le regard qu'il posa sur moi suffit à me clouer encore plus sur place, mais je ne sentais aucune animosité de sa part. Il me laissa le temps de le détailler et de pouvoir reprendre un peu de contenance avant de recommencer à parler. 

— C'est une bien jolie faé que voilà. Je t'ai vu arriver dans mon nid avec Nâga et ses compagnons. Je suis heureux de savoir qu'une nouvelle âme souhaite se lier à eux. À travers la tienne, je peux y voir tout ce que la vie t'a donné et tout ce qu'elle compte te montrer à l'avenir. Mes prières sont pour toi, je n'ai aucun doute sur ce que je vois de toi. Tu es le bienvenu ici et j'espère que tu vivras heureux auprès de ta horde. 

Ses mots, en plus de me brûler, me bouleversèrent complètement. Je me sentais soulagé par ce qu'il venait de me dire. 

Certains êtres étaient capables de voir toute la vie d'une personne à travers leurs âmes, les dragons ne faisaient pas exception. Il avait aperçu tout ce que j'avais vécu avant d'arriver jusqu'à lui et avait même vu mon avenir. 

Il avait jugé que je n'étais pas un danger ni pour la source et ses habitants ni pour la horde. J'étais aussi heureux de savoir que j'allais pouvoir vivre ici avec mes compagnons. 

J'étais tellement troublé que j'avais du mal à formuler une réponse. Le remercier avec des mots n'était pas suffisant pour moi. 

— Je vous remercie. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en arrivant sur ce continent, mais j'ai laissé mon cœur me porter. Je souhaite aimer et chérir mes compagnons autant que mon cœur le peut. En échange de vos prières, j'aimerais vous offrir un présent : le symbole de ma naissance ici. 

Le dragon parut intéressé et attendit. Il était assez connu que ces créatures adoraient les présents et tout ce qui pouvaient élever leurs énergies afin de rentrer en symbiose avec le reste du monde ; c'était grisant pour eux. 

Je me mis à retirer un à un les pinces et les rubans qui retenaient ma coiffure et laissais retomber mes cheveux le long de mon corps. 

Jiël'ir avait accroché à mon pagne une petite broche dorée dont la tige qui avait percé mon pagne pour l'attacher était comme une lame effilée. Je la retirai du tissu et l'ouvris afin d'en sortir un peu plus la petite lame dorée. 

Mes mains tremblaient énormément et le moindre geste me rendait toujours plus brûlant à cause de l'aura sulfureuse du dragon. 

Je ramenai comme je pus entre mes doigts fins mes cheveux et les coupai de façon à ce qu'ils ne m'arrivent plus qu'en haut du torse. C'était fait dans l'urgence, mais je pourrais toujours demander à l'un de mes reptiles de m'aider à les recouper comme il faut plus tard. 

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