Le corps incandescent, je repoussais la myriade de tissus sous lesquels j'étais enseveli. J'avais terriblement chaud et je n'arrivais plus à trouver le sommeil. D'autant plus que les odeurs de mes compagnons me faisaient tourner la tête. J'avais envie de tous les avoir auprès de moi et de les toucher.
Indra avait toujours la tête posée sur mon ventre et je grondais doucement en voyant que ma muraille était tombée à cause de ses pieds. Il avait le sommeil aussi agité que son énergie.
Gormïé se leva rapidement, un air amusé peint sur son visage et il replaça les quelques coussins échoués un peu partout. Je le remerciai d'un regard et appuyai ma tête sur le torse d'Arún alors qu'il passait ses doigts dans mes cheveux tressés avec tendresse. Mes jambes étaient complètement emmêlées avec les siens et ceux du juvénile, mais ça m'était égal, je n'avais pas envie de bouger.
Notre nid était très calme et si la puissance agitée de mes compagnons ne me brûlait pas la peau, j'aurais pu croire qu'ils étaient assoupis.
Le fait de me rouler dans les affaires qu'ils m'avaient offertes les avait embrasés et le moindre de mes mouvements agrandissait leurs appétits. Ma nudité me rendait plus vulnérable à leurs yeux et cela prolongeait leur état d'excitation. Dans d'autres circonstances, j'en aurais joué, mais je ne pouvais pas me le permettre.
Mon désir était également furieux, sur le point d'exploser comme un volcan menaçant, mais je devais encore me concentrer sur l'âme qui ne semblait pas encore vouloir me laisser une place dans mon propre corps.
Jiël'ir m'avait aussi mis en garde. Je devais d'abord me reposer, les festivités viendront plus tard. Mais ne pouvais-je pas en profiter un peu ?
Je décidais de refermer vivement mes paupières, souhaitant faire abstraction des auras désireuses de tous. Et surtout de mes pensées sulfureuses. L'esprit au creux de mon ventre était déjà bien assez imposant pour que je ne puisse l'oublier de toute façon.
Cependant, après quelques minutes, je laissais échapper un soupir de frustration. J'avais chaud et le corps d'Arún était redevenu brûlant jusqu'à me picoter la peau. Son souffle s'échouait le long de ma nuque m'échauffant agréablement la peau. Un peu trop délicieusement.
Je me retournais plusieurs fois, cherchant à m'échapper de son étreinte en ne faisant même plus attention à Indra qui était encore sommeillé. L'aura du lebraude me faisait frissonner de plaisir. Quelques râlements d'impuissance s'échappèrent d'entre mes lèvres, amusant quelques-uns de nos compagnons.
Mon visage fut finalement face à celui qui me troublait toujours autant, nos regards se rencontrant. Il me fallut à peine une poignée de secondes pour que mon corps se mette à trembler d'envie sous l'influence de son énergie. Ses yeux rougeoyants étaient toujours aussi mesquins, mais il semblait légèrement lutter pour ne pas continuer son jeu.
J'étais en ébullition et les douces caresses distraites d'Indra ne firent qu'augmenter mon désir. Ma peau était bien trop sensible et réagissait au moindre effleurement. J'avais l'impression de vivre mes premiers instants en compagnie du lebraude lors de notre première rencontre.
Je fus sur le point de poser mes lèvres sur celle d'Arún, obnubilé par le besoin d'éteindre les flammes de mon être lorsque mon ventre se mit à brûler si fort que cela vint ravager le reste de mon être. Les papillons de désirs furent consumés et mes muscles si échauffés que j'avais l'impression de ressentir mon âme se consumer une seconde fois.
Le petit être en moi se mit à grandir, repoussant toujours plus ma propre aura hors de mon corps physique. Ce fut si violent que je poussais un cri de douleur, ayant l'impression qu'un incendie s'était réveillé dans tous mes membres.
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Serpens Natura
FantastikCionà, une jeune faé originaire de Rosamÿr, décide de fuir le pays en guerre et les chasses aux non-humains instaurés par les habitants. Il tente de trouver refuge sur le continent des Terres Arides, mais se fait enlever par des mages pour être vend...