On dit bien souvent du hasard qu'il n'est qu'un concours de circonstances. Un jeu dangereux dans lequel l'inattendu, l'inexplicable se produit.
Seulement, était-ce véritablement le hasard qui avait menée Cyol aux portes de Pré-au-Lard cette nuit là...
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Un individu inattendu s'était manifesté dans l'espace, captant l'attention par sa présence énigmatique. Ce dernier se dirigea d'un pas décidé vers le comptoir où Syrona était en train de s'occuper de ses affaires.
Dissimulés dans l'ombre du lieu, les deux adolescents furent frappés de stupeur lorsqu'ils se mirent à fixer le comptoir. A ce moment précis, Cyol était particulièrement étonnée, le rythme de son cœur s'accentuant.
— Aesop, mon vieil ami ! s'exclama chaleureusement la tenancière, accueillant l'arrivant avec un large sourire. Tes manières de vieux rustre risquent de chasser ma clientèle, ajouta-t-elle d'un ton taquin.
— Syrona, soupira le Professeur Sharp, son humeur sombre dénotant sa préoccupation. Où est-elle ?
Alors que Syrona s'apprêtait à répondre, Cyol s'extirpa de l'ambiance tamisée, suivie de près par Sebastian. Ils s'approchèrent prudemment du Professeur, signifiant ainsi leur présence.
— Je suis là, Professeur, déclara Cyol d'une voix calme et ferme.
Aesop détourna son regard de Syrona pour fixer Cyol, tout en exprimant clairement sa désapprobation. La brune soutint son regard avec une détermination inattendue. Sa sollicitude envers elle était bien trop évidente. Lorsque l'attention du Professeur de Potions se posa sur Sebastian, une montée de colère s'immisça dans les traits de son visage.
— Monsieur Sallow, dit-il d'une voix froide et maîtrisée, je vous demanderai de vous présenter à mon bureau lundi matin, décrétant cette obligation avec un ton autoritaire teinté de frustration.
Cette déclaration jeta Cyol dans la confusion. Pourquoi une telle réaction soudaine et ciblée envers Sebastian ? Qu'avait-il donc à voir avec tout ceci ? Les rôles semblaient s'être inversés, par rapport au premier jour.
Avec un léger boitement, le Professeur Sharp déclara d'une voix sans appel, tout en se dirigeant vers la porte :
— Nous rentrons.
Sous les yeux médusés de Syrona, le visage résigné de Sebastian et l'étonnement manifeste de Cyol, l'atmosphère changea radicalement pour devenir excessivement pesante. Comme si le poids de toutes les émotions présentes dans la pièce avait soudainement augmenté, créant une pression palpable qui étouffait les échanges.
Pourtant, au milieu de cette tempête émotionnelle, Cyol n'hésita pas. Une pulsion intérieure, plus forte que tout le reste, la poussa à avancer, à confronter les interrogations qui la tourmentaient.
— Professeur, l'appela-t-elle précipitamment, franchissant rapidement la distance qui les séparait, tout en esquissant un geste de salutation envers la tenancière.
Alors que Cyol s'avançait d'un pas déterminé, Sebastian adopta une attitude de retrait, maintenant une certaine distance, comme s'il cherchait à échapper à l'instant présent. Le jeune homme semblait porter sur ses épaules un fardeau croissant, une charge qui se faisait plus lourde à chaque instant et qu'il tentait, aussi bien qu'il le pouvait, de dissimuler. Une sensation d'oppression grandissait en lui, créant un véritable gouffre d'incertitude et de malaise au creux de son ventre.
