On dit bien souvent du hasard qu'il n'est qu'un concours de circonstances. Un jeu dangereux dans lequel l'inattendu, l'inexplicable se produit.
Seulement, était-ce véritablement le hasard qui avait menée Cyol aux portes de Pré-au-Lard cette nuit là...
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— Alors dis-moi... commença Sebastian d'une voix curieuse tandis qu'ils suivaient le chemin qui montait en direction de Pré-Au-Lard, que penses-tu de Poudlard ?
— Vraiment, tu veux connaître mon opinion sur notre école ? répondit Cyol d'un ton légèrement taquin.
Touché. La réplique de Cyol fit naître un sourire sur le visage de Sebastian. Il appréciait le jeu des mots et des tonalités, un moyen détourné pour elle d'être accessible sans dévoiler trop de ses émotions.
— Je pensais que cela pourrait être un bon point de départ, ricana-t-il.
Se demandant si ce garçon pouvait réellement être aussi joyeux en permanence, Cyol l'observa du coin de l'œil.
— J'espérais en apprendre davantage sur toi, mais il semblerait que t'approcher n'est pas une mince affaire, ajouta-t-il en lui donnant un léger coup de coude complice.
En plus d'être perpétuellement enjoué, ce garçon semblait avoir une inclination naturelle pour le contact physique.
— Pourtant, il me semblait que tu savais parfaitement comment t'imposer, railla Cyol d'un ton provocateur.
— Quand quelque chose pique ma curiosité, j'ai tendance à persévérer jusqu'à ce que je trouve des réponses.
— Donc, si j'avais remporté ce duel, tu aurais continué à me harceler malgré tout ?
— Mais tu n'as pas gagné, rappela-t-il avec malice en esquissant un large sourire taquin.
Cette réplique fit naître un véritable sourire sur les lèvres de Cyol, qui baissa inconsciemment la tête comme pour le dissimuler. Quand était-ce la dernière fois qu'elle avait souri ainsi, avec une telle légèreté ? Peut-être bien lors de ses joutes verbales avec Aesop, où ils se lançaient des piques mordantes.
Sebastian remarqua, malgré son essai délibéré, la fossette qui se forma sur le creux de la joue de Cyol, et il apprécia la délicatesse de ce petit détail. Il se sentait satisfait d'avoir réussi à percer un peu cette façade de froideur qui entourait la jeune fille.
Pendant quelques précieuses secondes, une brise légère s'engouffra entre eux, faisant frémir les branches des arbres et caressant la surface du Lac Noir qu'ils longeaient. Cyol prit une profonde inspiration, savourant l'instant.
— En réalité, je ne sais pas vraiment pourquoi je m'intéresse autant à toi, admit paisiblement le jeune homme tout en enfonçant ses mains dans les poches de son pantalon. Peut-être que d'une certaine manière, tu me rappelles ma sœur, avoua-t-il finalement, comme si cette confession l'avait surpris lui-même.
Il y avait une nuance de gravité dans sa voix, une tonalité qui semblait peser sur lui, une note de tristesse qui se mêlait à son discours. Cyol l'entendit, cette intonation qui traduisait une souffrance et un fardeau cachés. Elle hésita à pousser plus loin, bien que sa curiosité et sa compassion l'invitaient à le faire.
