La désolation blanche immaculée régnait en maître, comme si l'hiver lui-même avait pris vie, se lançant dans une furie dévorante sans le moindre égard pour la pitié. C'était comme si une bête sauvage, affamée et insatiable, dévorait tout sur son passage, laissant derrière elle un paysage ravagé et glacé.
Les vents froids, telles des lames aiguisées, déchiraient l'air avec une férocité implacable. Leurs morsures glacées ne se contentaient pas de geler la peau, mais semblaient pénétrer jusqu'aux tréfonds de l'âme, érodant chaque fibre de l'être.
Dans ce paysage désolé, il n'y avait aucun signe de vie ni d'espoir.
Au cœur de cette tourmente infernale, Cyol se dressait, tel un fragile roseau défiant les assauts des éléments déchaînés. Ses membres engourdis, meurtris par le froid impitoyable, semblaient à peine en mesure de soutenir le poids de son corps chétif. Vêtue de rien de plus qu'une mince tunique blanche, aussi inefficace contre le gel que du papier face aux flammes, elle avançait à travers le linceul de neige, ses pieds nus enfoncés dans la froideur blanche comme autant d'épines dans sa chair. Ses longs cheveux noirs, fraîchement repoussés, étaient agités par les rafales comme des étendards funèbres, témoins muets de sa lutte solitaire.
À chaque pas, l'agonie s'intensifiait. Les vents, s'abattaient sur son corps frêle, infligeant leur sentence divine, tandis que les flocons tournoyaient autour d'elle, prêts à l'engloutir dans les abysses de l'oubli. Chaque instant la rapprochait un peu plus du gouffre sans fond. Une douleur lancinante la consumait, gelant chaque parcelle de son être, transformant les battements de son cœur en une symphonie discordante de souffrances indicibles.
Dans cet enfer de glace, Cyol scrutait désespérément l'horizon, cherchant un signe pour percer la pâleur des environs. Seule la solitude lui répondait. Malgré tout, elle refusait de fléchir, s'accrochant à cette volonté de fer qui brûlait en elle.
Combien de temps encore tiendrait-elle bon ? Combien de temps encore pourrait-elle défier la tempête sans voir le moindre signe d'accalmie ?
Les questions tournoyaient dans son esprit tourmenté. Et pourtant, Cyol s'accrochait, ses forces vacillantes résistant encore, alimentées par une détermination farouche qui défiait les éléments eux-mêmes.
Seulement, même la volonté la plus inébranlable finit par se plier sous le poids implacable du destin. La fatigue s'abattait sur la pauvre jeune fille tel un manteau de plomb, alourdissant chaque pas, chaque pensée. Perdue dans ce désert de neige où le silence lui-même semblait étouffé par la fureur du blizzard, Cyol errée telle une âme égarée.
Cependant, après des minutes qui semblaient interminables, une voix s'éleva, un murmure à peine audible, comme un faible rayon de lumière perçant les ténèbres sans fin.
— Cyol...
Elle se figea, son cœur battant la chamade. Cette voix... Elle la reconnaissait, cette nuance familière qui l'avait guidée jusqu'à cette terre de désolation.
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REKINDLE THE STARS - Sebastian Sallow
FanfictionOn dit bien souvent du hasard qu'il n'est qu'un concours de circonstances. Un jeu dangereux dans lequel l'inattendu, l'inexplicable se produit. Seulement, était-ce véritablement le hasard qui avait menée Cyol aux portes de Pré-au-Lard cette nuit là...