On dit bien souvent du hasard qu'il n'est qu'un concours de circonstances. Un jeu dangereux dans lequel l'inattendu, l'inexplicable se produit.
Seulement, était-ce véritablement le hasard qui avait menée Cyol aux portes de Pré-au-Lard cette nuit là...
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Pour le reste de la journée, alors que les heures semblaient s'étirer longuement, Cyol était restée discrète.
A l'heure du déjeuner, la jeune fille ne s'était pas présentée dans la Grande Salle, peu encline à ingérer quoi que ce soit – pour ne pas changer. Depuis le premier jour de son arrivée à Poudlard, Cyol n'avait jamais fait preuve d'un grand appétit. Seulement, les derniers jours s'étaient résumés à tant de frustration et d'introspection, que c'était à peine si elle parvenait à conduire la fourchette à l'antre de ses lèvres.
Ainsi, c'est en haut de la Tour d'Astronomie que la jeune fille avait finalement trouvé refuge pour passer l'heure du repas, au calme, loin des foules animées et de Sebastian Sallow.
Cyol ne saisissait pas réellement qui il était, ni même ce qu'il prétendait être. La réaction hostile du Professeur Sharp à son égard éveillait certains questionnements et la mettait d'autant plus sur ses gardes. Au fond, la balafrée savait pertinemment que quelque chose n'allait pas, mais elle ne pouvait mettre le doigt sur la nature exacte de cette étrange situation.
Les cours de l'après-midi se déroulèrent, quant à eux, sans heurts. Cyol était bien consciente que sa présence était difficilement appréciée par ses camarades, mais elle remarqua néanmoins quelques lueurs d'une tolérance naissante. La jeune femme ne cherchait pas à faire de vagues, restait inaltérablement discrète, réservée et très peu expressive. Tandis que tous étaient finalement réunis pour la même chose : valider leur cinquième année avec l'obtention de leur B.U.S.E. Cette perspective rendait la situation moins pesante pour chacun et, subtilement, cela convainquait les autres sorciers qu'il valait mieux apprendre leurs leçons plutôt que de tenter de la comprendre, de discerner qui elle était.
Persuadée que cette situation perdurerait indéfiniment, Cyol prit appui sur sa détermination inébranlable pour poursuivre ses objectifs, peu importe ce qu'on en dirait.
Lorsque vint le moment du dîner, Cyol se retint de céder à l'envie de se faufiler dans les cuisines pour picorer quelques mets et éviter la présence trop bruyante de tous ces sorciers. A la place, elle choisit plutôt de se joindre, malgré elle, à la convivialité quotidienne de la Grande Salle. Devant les immenses portes closes qui donnaient sur la vaste pièce, elle pouvait percevoir l'effervescence ambiante, empreinte de rires, de conversations animées et du tintement des couverts. Rassemblant son courage, la jeune femme franchit les portes.
En pénétrant dans la salle, Cyol fut contournée par quelques élèves en retard qui se précipitèrent de rejoindre leurs amis. Dans sa marche, la sorcière marqua un arrêt, observant attentivement la pièce et les longues tablées remplies d'élèves. Son entrée ne passa guère inaperçue, attirant une fois encore les regards curieux et les murmures étouffés, atténuant très légèrement au passage le brouhaha ambiant. Toutefois, contrairement aux premières heures de la rentrée, la vie suivait naturellement son cours.
