On dit bien souvent du hasard qu'il n'est qu'un concours de circonstances. Un jeu dangereux dans lequel l'inattendu, l'inexplicable se produit.
Seulement, était-ce véritablement le hasard qui avait menée Cyol aux portes de Pré-au-Lard cette nuit là...
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Pour tous les jeunes élèves fraîchement admis dans les rangs de Poudlard, les premières heures de cours étaient primordiales et, assurément, inoubliables. Les premières gestuelles de baguettes, les premières étincelles sous les chaudrons prêts à frémir, les premières bouffées d'air frais en enfourchant son balai... Tout ceci semblait marquer l'ultime commencement d'une grande épopée pour chaque sorcier à en devenir.
Cyol avait passé tout l'été à suivre un enseignement personnalisé de la part du Professeur Sharp et de quelques-uns de ses collègues, pour rattraper son retard considérable. Alors, à leur place, la balafrée n'éprouva rien de plus que de l'indifférence. L'année allait, sans aucun doute, être longue d'incertitudes, de chimères et de solitude. Ainsi il était préférable, pour la jeune fille aux courts cheveux bruns, d'enrichir son savoir et de cultiver ses nouvelles compétences magiques sans trop faire de vagues, avant de se jeter dans l'océan agité de sa quête personnelle.
Pour le moment, le corps enseignant lui avait assuré de ne pas s'inquiéter. La jeune brune devait uniquement se concentrer sur ses cours et laisser certains de ses professeurs ─ Aesop Sharp, Matilda Weasley et Phineas Nigellus Black ─ s'occuper de trouver quelques réponses pour elle. Cependant, Cyol était d'une nature plutôt bornée et, quand bien même elle s'appliquerait à faire ce qu'on attendait d'elle, la balafrée persisterait à fouiller les moindres zones d'ombre de son histoire pour trouver des réponses. Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'elle était sous la protection de Poudlard et rien de nouveau n'était arrivé à ses oreilles.
Au début de cette première matinée, les premières heures s'enchaînèrent sans trop de difficultés pour Cyol. Malgré quelques regards curieux et des chuchotements discrets, la balafrée parvint à rester attentive au cours d'Histoire de la Magie. Les récits captivants du Professeur Binns suscitèrent son intérêt, la plongeant au cœur des mystères d'un monde qui lui était encore inconnu il y a quelques semaines à peine. Tant de mystères entouraient cette réalité inexplorée, et en son fort intérieur, Cyol était animée par une quête de réponses, cherchant la clé qui pourrait l'aider à percer le mystère de son identité.
Quand vint l'heure de changer de cours, direction celui des Potions, Cyol réalisa que le bref silence qui planait parmi ses camarades était, finalement, éphémère. Malgré cela, elle garda la tête haute, comme elle l'avait toujours fait jusqu'à présent. Cyol pouvait presque deviner les pensées agitées qui transparaissaient sur les visages juvéniles de ses camarades. D'une manière presque élémentaire, ils craignaient sa mine pâle et cernée de fatigue qui lui donnait son allure sombre. Ils médisaient sur l'aspect ténébreux de ses cheveux coupés courts, dont une mèche tombait sur ses yeux. Ils élucubraient sur la profonde rature qui marquait son visage — comme si elle était l'archétype de l'erreur — tandis qu'ils se questionnaient sur l'événement qui en était à l'origine.
Pourtant, quand bien même pouvaient-ils parler, Cyol ne pouvait pas leur en vouloir. Tout semblait indiquer qu'il valait mieux se tenir à distance. Simples étaient les signes visibles, mais complexe était la réalité qui se dissimulait derrière. Ominis avait certainement raison, comment pouvait-on juger une personne qu'on ne connaissait finalement pas ?
