On dit bien souvent du hasard qu'il n'est qu'un concours de circonstances. Un jeu dangereux dans lequel l'inattendu, l'inexplicable se produit.
Seulement, était-ce véritablement le hasard qui avait menée Cyol aux portes de Pré-au-Lard cette nuit là...
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— 𝓟𝓸𝓲𝓷𝓽 𝓭𝓮 𝓥𝓾𝓮 𝓐𝓵𝓽𝓮𝓻𝓷𝓪𝓽𝓲𝓯 —
— Que penses-tu faire en t'acharnant ainsi sur les mannequins d'entrainement ?
Alors que les fracas des sorts lancés par Sebastian résonnaient dans l'air avec une certaine nervosité, Ominis fit soudainement irruption dans l'obscurité de la crypte.
Cette pièce, avec ses plafonds hauts et son absence d'ornements – une caractéristique inhabituelle dans un château où même les coins les plus modestes étaient richement décorés – était habilement dissimulée derrière les épais murs de Poudlard, juste à côté de l'escalier qui menait à la salle de classe de Défense contre les Forces du Mal. Elle était le trésor bien gardé depuis plusieurs générations de la très secrète famille Gaunt. Seuls les membres de cette lignée et Sebastian – mis très tôt dans la confidence – partageaient le précieux secret de son existence.
Depuis les premières heures de leur apprentissage au sein de la prestigieuse académie, Ominis, Sebastian, et Anne – avant que cette dernière ne soit plus en mesure de poursuivre son cursus de sorcellerie en raison de sa santé déclinante – avaient pris l'habitude de se glisser discrètement dans cette pièce secrète. C'était devenu leur refuge, un endroit où ils pouvaient se livrer à quelques parties de bavboules, engager des conversations plus intimes, et expérimenter des sorts qui dépassaient parfois leur niveau de compétence.
Le lieu regorgeait de nostalgie pour eux, où les souvenirs de leurs premières années à Poudlard s'étaient accumulés. Les murs de cette salle étaient imprégnés de rires, de défis amicaux, et de la magie indomptable de leur jeunesse. C'était un sanctuaire où ils pouvaient être eux-mêmes, loin des regards curieux et des attentes de l'académie.
— Je n'ai pas envie d'en parler, répondit Sebastian en percevant les pas lents et mesurés de son ami qui se rapprochaient de lui.
Habituellement plus enclin à la conversation qu'Ominis lui-même, Sebastian ne montra aucune intention de mettre fin à sa série de sorts. Il les lançait avec une détermination implacable, presque comme s'il invitait silencieusement son ami à le laisser tranquille et à retourner d'où il venait.
Cependant, à cet instant précis, Ominis était particulièrement sensible au désespoir inhabituel qui émanait de Sebastian. Il tenta, d'une manière peu subtile, d'entamer une conversation.
— Je suis certain que ces mannequins seraient honorés que tu les épargnes de tes pulsions dévastatrices pour me parler, lâcha alors sarcastiquement le blond en se posant sur une des caisses entreposées – depuis d'innombrables années – dans la crypte.
— Ominis, ce n'est pas le moment, prononça alors Sebastian d'un ton cinglant avant de réengager un nouveau sort ponctué d'étincelles rougeâtres.
